Platon is not dead

Sympa.

L'intrigue tient la route ; l'auteur parvient à construire son scénario avec peu d'éléments, sans tomber dans la facilité du retournement de situation venu de nulle part. On notera quelques temps morts, mais nettement moins que ce qu'on aurait pu penser. Le gros défaut, au final, c'est la psychologie du héros et son background historique : on s'en fiche complètement de ce qui lui est arrivé de la raison pour laquelle il est là, chaque fois que l'auteur revient là-dessus, on prend de la distance avec l'intrigue principale ; le fait que ce soit utilisé à la fin ne suffit pas à mes yeux, de même que l'évolution du héros, on s'en tamponne complètement.

La mise en scène fonctionne très bien : ce n'est pas seulement un huis clos, c'est carrément une caméra qui est au plus près d'un personnage assis au téléphone... et ça fonctionne. Le découpage est simple efficace ; le changement de plans sert plus à faire passer la temporalité, faire monter la tension qu'autre chose. Il reste tout de même un jeu de lumière qui permet d'amener une ambiance mais aussi de refléter ce que ressent le personnage. Le travail sur le son est un peu faiblard, un peu décevant, dans le sens où j'espérais entendre des sons plus fous, plus intrigants ; au niveau de l'efficacité, on entend ce qu'il faut entendre, ni trop ni trop peu. Le montage complète le travail de découpage, le monteur jouant avec le rythme du cut pour faire monter ou descendre la tension. L'acteur est très bon, un style dépouillé qui n'est pas sans rappeler les grands des 70's (je pense à McQueen, Eastwood, Bronson, ...). La soundtrack est minimaliste aussi, plus présente pour marquer un rythme que créer de l'émotion.

Bref, ça se regarde avec plaisir.