Antichrist
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le 16 oct. 2018
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Un peu avant les portes de sortie de la salle 12, comptant ce soir une cinquantaine de spectateurs happés depuis le cric, choqués, écœurés, mais fascinés à la fin.
Film iconique, “The House that Jack Built” réussit à ne jamais baisser les bras pendant plus de deux heures et quarante minutes : cinq incidents pour cinq pièces d’un puzzle artistique sans relâchement. Une œuvre d’une complexité rigoureusement travaillée pour un scénario qui permet à Lars Von Trier un retour à Cannes mérité après 7 ans d’interdiction. Contrairement à ces précédents films, le réalisateur controversé offre ici un film avec beaucoup d’humour. “The House that Jack Built” est parfois dur à regarder mais souvent hilarant.
Un recueil de plans cinématographiques sonnant comme des morceaux d’une œuvre d’art. Celle de Lars comme celle de Jack.
Matt Dillon incarne un Serial Killer jusqu’au-boutiste et attachant, dans une quête analytique du mal. C’est dans sa tête que l’on explore, au fil de la création de sa maison, ses prétentions meurtrières et ses tendances maniaques. Un cocktail sincère qui apporte au personnage de l’empathie et au scénario une touche d’humanité - certaines scènes affligeantes en étant dépourvues. The House that Jack Built, où l’art d’utiliser la violence de manière explicite, contre un cinéma qui ne tend souvent qu’à l’évoquer en surface. Cru et réaliste.
Un film d’un sadisme passionnant. Comme pour explorer ce que le spectateur est capable d’encaisser, physiquement comme moralement.
Le montage, les formats ou le dialogue avec Verge dans la tête de Jack sont autant d’éléments permettant au spectateur de s’impliquer dans le quotidien de ce dernier. Chaque pièce de son œuvre macabre et photographique l’obligeant constamment à détruire et reconstruire sa maison, car la lumière du lampadaire devant lui efface l’ombre de la passion pour laisser place à l’ombre de la douleur. Un tiraillement constant qui rend malade. Connaissez-vous la différence entre le tigre et le mouton ? Comme si la limite entre perfectionnisme et naïveté l’excitait.
Un film texturé et personnel.
Un final épique, pour tourner la page d’un récit jouissif, sous forme de conclusion symbolique et picturale de la descente aux enfers.
PAC
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Créée
le 23 oct. 2018
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