Quand Paul Thomas Anderson sort un nouveau film, quel que soit le thème, c’est un évènement pour tout cinéphile qui se respecte. En effet, son style est si unique qu’on attendait tous son Master.
Cette histoire de secte est totalement ce qu’on attendait de la part d’un cinéaste aussi atypique que Paul Thomas Anderson : énormément de style, des plans absolument fous et des scènes dantesques, mais très peu de substance narrative. Les qualités et les défauts d’Anderson sont tous là, sauf John C. Reilly & Melora Walters, ses deux acteurs fétiches. Le film est très beau visuellement, presqu’autant qu’un Life of Pi par moments (un des plans sur l’eau au début du film est presque un écho aux plans de la piscine au début du film d’Ang Lee), certaines scènes sont dantesques, avec une musique choisie aux petits oignons. Mais le score, quant à lui, est bien trop étrange et appuie le sentiment de folie que le film propage, par ses personnages un peu trop écrits et ses acteurs hallucinés (et hallucinants). Grâce à eux, le film reste passionnant, surtout le duel Philip Seymour Hoffman – Joaquin Phoenix. On ne saurait alors que trop regretter ce dernier acte, commençant par l’appel (un rêve ?) au cinéma, qui est fortuit et rallonge un film qui aurait vraiment gagné à finir avant.
The Master est un film vraiment réussi, ne nous y trompons pas. Cependant, sa fascination initiale pour le lubrique et sa durée rallongée par un acte fortuit jouent contre lui. PTA a fait bien mieux.
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