Sale gosse

James Gunn est un sale gosse. On peut le dire, même si ça ne veut plus dire grand chose, un punk.
Il fut un temps ou sa vision décalé des choses et son humoir noir avait surpris.
Horribilis m'avait fortement réjoui. Super, grandement étonné.
Les gardiens de la galaxie 1 arrivait a point nommé dans un MCU en perte de vitesse. Une fraicheur bienvenue avec une formule fonctionnant a la merveille.
Et puis le 2, assez ennuyeux.
Mais il gardait toute ma sympathie.

Quand j'ai vu les 1eres BA de The Suicide Squad, je me suis dit que DC faisait dans le putassier pour ramener les foules dans son univers. GUNN a fond les ballons dans la communication. "ON A UN AUTEUR AVEC NOUS ON FAIT PAS DU MARVEL" avec toute la subtilité d'un studio perdu dans la communication trop chère pour ses responsables.
Les quelques repliques dans la BA ne m'avaient pas fait rire. Mais j'etais curieux.
Et puis les retours de la presse furent assez elogieux: le film ose des choses, il est différent, James Gunn a eu carte blanche.
J'etais curieux. Apres tout, c'est un cineaste interessant.
J'en ai marre des cartes blanches en fait. Avec les années on se rend compte que etre producteur c'est un vrai travail. C'est un guide, un homme ou une femme expérimenté qui est la pour donner un contre point et du recul aux cineastes qui peuvent se perdre dans leur oeuvre. Regardez les films Netflix qui se vantent de donner des budgets a des auteurs sans brider leur créativité. Ils produisent que des merdes. Hormis the Irishman, mais ça aurait été pas mal qu'un producteur explique a Scorcese que le rajeunissement numerique etait pas la meilleure idée.

Le film de Gunn est plein de bonnes idées, visuellement propre mais au final assez paresseux. Je ne vois pas l'alchimie entre les personnages. Par exemple Rick Flag et Bloodshot sont censé avoir combattu ensemble, c'est inexistant dans le film.
Les dialogues sont quasiment tous de l'exposition ennuyeuse, c'est plat et les repliques ne font pas rire du tout.
Je n'ai eu aucune attache aux personnages a l'exception de Nanaue, le seul reussi.
Même le Polka Dot man au final reste une blague malgré un potentiel dramatique inoui dans un blockbuster.
Peacemaker: une replique drôle dans la BA, et c'est tout.
Les blagues sont repérées des km avant leur chute, ça en est tragique parfois.

Et j'ai un problème avec le Rated R comme argument marketing. Le Rated R doit servir la narration. La les scenes de violences font juste gratuites et vulgaires. On ne ressent rien de ce qu'il se passe a l'écran puisque tout est une blague. Alors ça peut être drôle une fois mais quand c'est la seule proposition durant tout le film...
Pareil pour montrer une bite a l'ecran: si c'est juste gratuit je ne vois pas l'intérêt.
Prenons un vrai punk du cinéma : Verhoeven. Ses films sont drole et violents mais pour des raisons artistiques. Le rated R est la conséquence, pas la cause.

Avec Suicide squad j'ai l'impression de voir un enfant faire ce qu'il veut. C'est pas désagréable mais ça manque grandement d'intérêt.

Mais mention speciale a Starro qui donne la moyenne a ce film. Le climax est vraiment reussi.