Je ne plaçais aucun espoir dans ce nouveau film de Luc Besson, après l'abominable Lucy. Valérian et la Cité des Mille Planètes, adaptation d'une BD que je n'ai pas lu et assurément l'un des films les plus chers produit en France. Tout ça pour ça ?
A vrai dire je suis assez surpris du résultat, car contre toute attente Valérian n'est pas si catastrophique que prévu. Je dois même avouer que je me suis laissé prendre au jeu. Difficile de ne pas saluer la richesse visuelle du film, peut-être trop finalement car l'ensemble n'a plus vraiment de cohérence au final. Mais néanmoins l'effort est là, même si la plupart des idées ont été reprise un peu partout, le peuple de Mül ressemble aux Na'vis d'Avatar de James Cameron et certaines séquences nous rappellent les meilleures heures de Star Wars, la planète sableuse avec le marché géant notamment. Comme par hasard c'est ILM qui est à l'origine de ce segment.
Non vraiment Valérian fait plutôt son oeuvre en fin de compte, même si le long-métrage est handicapé par un rythme inégal et des personnages principaux bien trop creux. D'ailleurs ce n'est pas Dane DeHaan qui apporte quoi que ce soit à ce héros, l'acteur pourtant convaincant dans le génial Chronicle, peine ici à composer un personnage pourtant charismatique. Cara Delevingne, et ses sourcils légendaires, quant à elle s'avère assez juste mais campe un personnage balisé et sans épaisseur. Seul finalement Clive Owen s'en sort admirablement étant donné ce qu'il a à jouer. Rihanna elle, s'amuse et elle a bien raison, même si ce n'est pas communicatif.
Besson semble ici plus mesuré et plus passionné par son sujet que sur son précédent film. L'univers rend bien à l'écran et demeure plein de promesses, le réalisateur rappelle aussi qu'il n'a rien perdu de sa verve quand il s'agit de faire de l'action. Malheureusement si ce Valérian semble avoir été fait avec les meilleurs intentions, il possède aussi des points noirs indéniables. Les effet-spéciaux sont trop inégaux, oscillant sans cesse entre le beau et le laid. Le scénario est incroyablement chiant et démontre le peu d'ambition du projet, qui passe d'ailleurs ainsi à côté de tout son potentiel.
Pour un film finalement censé mettre d'accord les producteurs français quant aux projets dans lesquels ils devraient songer à investir, Valérian et la Cité des Mille Planètes s'avère bien trop peu ambitieux. Luc Besson tente plusieurs choses, il réussi parfois et se plante aussi trop souvent.