Le retour au space-opera pour Luc Besson vingt ans après Le Cinquième Elément. Fan depuis son tout jeune âge de la BD Valérian et Laureline de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières, le nabab français livre une adaptation qu'il veut à la fois fidèle et inédite, respectueuse mais moderne, poussant dans ses derniers retranchements la technologie numérique tout en se targuant avant tout de proposer un blockbuster intégralement français. Résultat : on voit bien où sont passés les 200 millions d'euros de budget. Pour autant, cette adaptation demeure très décevante.
Passé un prélude intéressant et une première partie tonitruante sans temps mort où nos deux héros participent à une mission plutôt mouvementée, on se retrouve devant une histoire de complot, d'enlèvement(s) et de sauvetage de l'univers mou du genou et éparpillé qui lâche son spectateur en cours de route. Arrivé à mi-parcours, le scénario ne cherche plus à proposer quelque chose et se contente d'explorer aux côtés de nos deux héros la Cité des Mille Planètes du titre, à savoir une base interstellaire gigantesque abritant des milliers de populations aliens différentes.
Ce prétexte pour Besson à présenter une foule d'espèces extra-terrestres colorées et inédites ne suffit hélas pas pour nous tenir en haleine ou – pire encore – pour demeurer consistant. Les deux héros restent insupportables à l'écran et ne proposent aucune alchimie (Valérian étant un queutard prétentieux tandis que Laureline est femme tantôt forte tantôt nunuche), trop jeunes pour paraître pour des agents spatiaux de haut niveau. Pareillement, tous les autres personnages qui les accompagnent sont plus des caméos soit bankables (Ethan Hawke, Rihanna, Clive Owen) soit des amis du réalisateur qui viennent prêter leurs traits quelques secondes à l'écran.
Aucun n'est travaillé et aucun n'a de réelle importance à l'histoire si ce n'est peut-être Rihanna dans sa forme alien (passé une introduction mettant très mal à l'aise). Au final, après 2h de bobine : rien de mémorable et un sentiment de déjà-vu constant, comme si Besson n'avait que filmé des séquences fun bourrées de références mises n'importe comment. En tout cas, rien de vraiment fou pour nous faire oublier n'importe quel Star Wars. Dommage.