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Un homme est assis dans un métro. La lumière rapide des stations défile devant ses yeux. Son regard est triste, perdu. Ce qu'il voit n'est pas la photographie exacte des personnes assises en face de lui mais une peinture abstraite avec un fragment de réalité. Soudainement, ce fragment disparait lui aussi. Une larme coule. Masaya ne voit plus.
Scène bouleversante dans laquelle Naomi Kawase parvient à saisir avec une incroyable justesse la condition d'un homme tombant définitivement dans la cécité. Une fois de plus, la réalisatrice japonaise explore la fragilité de l'âme humaine confrontée à l'injustice de la maladie, de l'abandon, de la solitude et de la mort. Une fois de plus, la sensibilité de son cinéma nous permet de garder de la force et de l'espoir face aux déchirures de la vie.
"Vers la lumière" raconte donc l'histoire d'une jeune femme, Misako, dont le travail consiste à écrire l'audiodescription de films. Parmi les consultants aveugles l'assistant dans son travail, Masaya est un ancien photographe dont la vue a quasiment disparu (Masatoshi Nagase est remarquable dans ce rôle). Une histoire d'amour va se tisser entre les deux personnages.
Une caméra proche des personnages, une lumière souvent surexposée, des sons mis en premier plan. Les choix esthétiques du film nous déroutent et nous plongent ainsi dans la peau de ces personnes dont les sens sont bouleversés. La côté quasi documentaire de certaines scènes - les séances d'audiodescription ou le quotidien de Masaya - renforce également la dimension immersive du film.
Le long métrage de Naomie Kawase est toutefois affaibli par sa tentation à faire trop de mélo. L'histoire d'amour entre les deux protagonistes comme les problèmes familiaux de la jeune Misako manquent malheureusement de subtilité et sont superficiels.
Au delà de ces faiblesses, "Vers la lumière" reste un film sensible et poétique qu'il serait injuste de rater.
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Créée
le 13 janv. 2018
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