Errol Flynn, visage marqué, corps fatigué, joue pourtant de son charme dans ce film de pirates qui s'avère malheureusement trop ridicule. Mal vieilli? Peut-être. Le charme indéniable des vieux films de pirates succombe à une intrigue bien trop facile.
Errol Flynn jouant un espion, suspecté d'emblée par les pirates, et à la première rencontre qu'il fait on lui indique comment trouver la carte indiquant les batteries cachées du port pirate? Ce sera un problème récurrent de ce film de Sherman : pressé de dérouler son programme exempt de surprises, il tombe à chaque fois dans une facilité paresseuse.
Le travers hollywoodien de l'époque, où toutes les femmes tombent nécessairement amoureuses du héros pourtant ici vieilli et fatigué, est une convention c'est entendu, mais a-t-on besoin de sombrer autant dans le ridicule? Le personnage de la princesse Patma, prisonnière des pirates qui ignorent son identité, est un cas d'école : pulpeuse, le regard de braise, complètement idiote, ne pensant qu'à tomber dans les bras du héros en soupirant "again". Voilà qui ne fera plus rire grand monde aujourd'hui. Mais ne sous-estimons pas le public des années 1950 : ce personnage devait déjà paraître bien ridicule à l'époque!
Bref, A l'abordage est une production médiocre, un film vite troussé vite oublié, qu'on peut regarder malgré tout pour une ou deux scènes de bagarre, un Anthony Quinn en méchant flamboyant et surtout l'autre personnage féminin, une Maureen O'Hara en capitaine pirate narquoise et indomptable, prompte à tirer l'épée où à se battre en duel, qui ne s'en laisse pas compter. Bien sûr, elle ne résistera pas au charme ravageur (ou plutôt ravagé) d'Errol Flynn, mais tout de même, elle a du panache.