L'erreur de 'The Golden Compass' est d'avoir cherché à condenser le livre de Philip Pullmann en un film d'une heure et quarante minutes. C'est d'autant plus déplorable que cette adaptation avait mis des moyens à la hauteur du projet.
L'univers de 'His Dark Materials' est parfaitement respecté : on y retrouve avec enthousiasme les daemons, Oxford, les véhicules ambariques, les panserbjorns, Bolvangar et les effets spéciaux sont très convaincants. La transcription de cette univers est d'autant plus épatante lorsque l'on sait que la nouvelle série 'His Dark Materials' de 2019 évite de numériser des daemons à la moindre occasion, alors que le film de 2007 offre un fourmillement d'animation à chaque plan. La mise en scène s'inspire grandement du succès de 'The Lord of the Rings'; reproduisant les paysages en travelling, la bande-originale épique ou des effets visuels marqués. Tout n'est pas forcément réussi, mais le long-métrage est agréable à regarder. De même, le casting est prometteur, notamment Nicole Kidman incarnant Mme Coulter à la perfection et Daniel Craig très charismatique.
Mais tout cela est trahi par un scénario qui se plie au cahier des charges habituel : un film d'aventure familial de 1h40. Même les meilleures intentions des scénaristes pour raccourcir le récit ne pouvait réussir ce prodige. De ce fait, les personnages ne sont jamais assez développés, les passages charnières du récit sont expédiés et le film fonce à toute allure vers un final abrupt et décevant. Le personnage de Lyra en pâtit largement, et la jeune actrice Dakota Blue Richards n'aura jamais l'occasion d'offrir une prestation digne de ce nom. On ne pardonnera pas au film d'avoir survolé la découverte horrifique de l'enfant sans daemon, ni d'avoir coupé le twist final.
Chris Weitz n'était probablement pas un choix judicieux pour la réalisation de cette fresque complexe.