A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, quelques jours avant la capitulation du Japon, une famille originaire de Tokyo part se réfugier dans les montagnes. L'arrivée de ces personnes, dont deux des fils ont été tués au combat, ne va pas manquer de provoquer des ragots, notamment parce que la fille ainée refuse de se marier au fils du maire du village, à cause de ses crimes de guerre. A partir de là va monter une escalade dans la violence...
Au début, le film nous cueille complètement, car toute l'introduction et le générique (ainsi que les quelques secondes avant la fin) sont en couleurs ; ça se passe à la période contemporaine (soit 1963) avec des gens qui cultivent au sein de ces montagnes, qu'on voit aussi en arrière-plan, et les images y sont superbes. Mais quelques minutes après, la couleur fait place au noir et blanc, et à une histoire ô combien dramatique, où il n'est pas interdit d'y voir dans ces paysages désolés une métaphore du Japon après la guerre.
D'ailleurs, toute l'ambiance du film, qui va virer peu à peu dans le dramatique, est représentée par la musique, omniprésente, de Chuji Kinoshita (le frère du réalisateur), avec une guimbarde qu'on entend comme une montée en tension qui va atteindre son acmé lors du grand final. Parce qu'au départ, une jeune femme de 19 ans a refusé la main (à raison) d'un criminel de guerre... En tout cas, malgré la gravité du sujet, La légende du combat à mort parle non pas de la guerre du Japon face aux autres pays mais de luttes intestines entre ses habitants, et c'est aussi cruel qu'une bombe. En tout cas, Keisuke Kinoshita a réalisé un film assez fort, dur, mais nécessaire.