Je l’ai vu il y a un moment maintenant, mais ce film continue de résonner en moi. C’était mon tout premier Kitano, et je me souviens que je ne m’attendais pas du tout à ça. J’avais en tête une image plus brutale, plus sèche de son cinéma, et j’ai pris une véritable claque silencieuse. Ce film m’a profondément marqué par sa délicatesse, sa retenue, et sa beauté.
Plus j’y repense, plus je me demande si je reverrai un jour quelque chose d’aussi poétique, d’aussi pur. Il y a une grâce discrète dans la manière dont Kitano filme ses personnages, la mer, le vent, les silences. C’est un film de gestes, de regards, de distances. Le fait que les personnages principaux soit sourds et muets n’est en rien un frein, au contraire, le non-verbal dit tout ici.
Visuellement, c’est d’une douceur folle. J’ai trouvé chaque plan beau à regarder. Les scènes où il filme les vagues, la mer, ont quelque chose de méditatif, mais aussi profondément signifiant. Parce que ce grand bleu c’est le centre de gravité du film, l’obsession silencieuse du protagoniste, et la chose qui, peu à peu, va l’éloigner de celle qui l’aime.
Et que dire de la musique ? La BO de Joe Hisaishi est tout simplement sublime. Elle apporte une mélancolie douce, une tristesse suspendue, presque apaisante. Certaines scènes prennent une puissance incroyable juste parce que cette musique vient les effleurer au bon moment.
Et cette fin… Je n’en dirai rien, mais elle m’est restée. Ce n’est pas un film spectaculaire, ce n’est pas un film bavard, mais c’est un film qui murmure longtemps après. J’ai vraiment adoré!!