Ça manque de génie dans cette adaptation d’une des plus belles histoires de Walt Disney !

Aladdin était une de mes plus grosses attentes cinématographiques de cette année 2019, ce projet reprenait pour mon plus grand bonheur mon histoire préférée de tous les histoires d’enfance de Walt Disney. C’était le film que je ne voulais absolument pas louper, c’était inconcevable que je n’aille pas le voir dans une salle de cinéma. On avait bien besoin de visionner une production fidèle à l’histoire, réalisée avec de la technologique cinématographique perfectionnée, ayant bénéficié de forts moyens financiers, bien le contraire de l’absurdité sortie en 2015 avec l’abruti de Kev Adams. J’étais bien content d’apprendre qu’il ait une vraie adaptation qu’il allait se faire avec Hollywood, j’étais sûr que ça allait combler le bonheur de beaucoup de fans comme moi. Cependant ! Il avait quelque chose qui m’inquiétait énormément dans ce projet, c'était un nom qui ne me rassurait pas du tout, celui de Guy Ritchie.


Comme je l’ai pas mal entendu ces derniers jours, Guy Ritchie s’est offert le titre du destructeur de mythes et je peux malheureusement le confirmer. Ses Sherlock Holmes m’ont à peine convaincu, son Agents très spéciaux : Code UNCLE avait quelques défaillances techniques assez impardonnables et je ne tiens même pas à parler de son horrible Roi Arthur, un film que personne n'avait demandé et qu’il a été le plus gros flop de l’année 2016. Avec des projets ayant reçu un bon lot d’avis mitigés, ce n’était pas très réconfortant pour les cinéphiles d’avoir ce genre de nouvelle. J’espérais que Walt Disney n’allait pas attribuer toutes les libertés à ce réalisateur aux compétences douteuses, mais en le voyant aussi en tant que scénariste, mon cœur s’est soudain brisé en deux. Et cette cassure s'est agrandie pendant le visionnage tellement qu’il manquait un état d’esprit du dessin animé.


Dès que j’ai vu Aladdin faire ses galipettes acrobatiques dans les rues d’Agrabah avec la ravissante princesse Jasmine, je me suis senti trahi. Le réalisateur a carrément ignoré la construction sincère et romantique entre le voleur et la princesse. Je ne pouvais pas accepter cette vision de choses tellement qu’il a retiré une grosse part du charme et de la magie du dessin animé. Fort heureusement, la suite est un peu près potable et honnête, ce n’était pas le massacre que j’avais imaginé pendant les premières minutes de visionnage. Par contre, beaucoup de petites choses m’ont déplu dans ce long-métrage. Tout d’abord, je voulais voir la tête de tigre qui sort du sable et ouvrant grandement sa bouche quand il cause. Au lieu de ça, on voit juste une tête de tigre immobile et collait contre un mur pierreux. Restriction budgétaire ? Je pense que oui. Première déception et il en y a encore. Will Smith en génie ? À la limite pourquoi pas !


Il y a certains moments où il est crédible mais dans d’autres, il en fait un peu trop. J’avais la tendance qu’on l’a intégré dans ce film pour qu’il exerce ses talents pour la danse, comme il l’a fait dans son clip de la réalisation Wild Wild West. Je ne vais pas citer tous les inconvénients de ce long-métrage, j’en ai compté un sacré paquet. S’il en y a un que je ne peux absolument pas accepter, qu’il ne fallait pas rater parmi plein d’autres éléments à ne pas rater, c’est bien le vizir Jafar. Indigeste, inodore, incompétent, ayant le charisme d’une moule, Marwan Kenzari n’a aucune présence, il n’y a pas une seule scène où il représente un vrai Jafar, c’est un zéro pointé. Il se comporte plus comme un gamin qui a mal grandi dans sa tête qu’un méchant cruel, mature et imposant. Fort heureusement, on peut éprouver un certain enchantement pendant le visionnage. 


Mena Massoud est très convaincant dans le rôle vedette d’Aladdin, il a la gueule de l’emploi et je suis bien content de voir enfin un acteur qui savait qu’il avait à faire, à part que j’ai trouvé certains de ses mouvements un peu exagérés, j’avais l’impression de voir Dastan dans le film Prince of Persia. Dans le rôle de la princesse Jasmine, Naomi Scott est d’une beauté incomparable. Je l’avais vu dans le film Power Rangers mais le long-métrage ne m’avait pas suffisamment marqué pour que je m’intéresse à elle et je dois dire que j’avais tort. Elle définit un exemplaire statut de princesse et elle est d’une grâce magnétique. Sa présence est un enchantement, comme les animaux le sont également. Abu est un singe qui ne sait pas se tenir correctement devant un diamant, le tigre de Jasmine est un gros matou de garde et le perroquet de Jafar est un volatile perfide, bien que je regrette que cet oiseau ne soit pas aussi bavard que celui du dessin animé. 


Dommage que tout le casting ne soit pas une réussite, cela aurait pu sauver un minimum le naufrage avec son scénario empruntant trop de raccourcis abusifs et bourré de chansons alourdissant inutilement l’ambiance féerique de ce visuel, dont une chanson de Jasmine où le féminisme se manifeste d’une manière bête et exagérée. Il y a du n’importe quoi dans cette production mais au moins, certaines choses ont été faites d’une façon juste et propre. On peut constater un niveau de divertissement acceptable, des effets spéciaux grandioses et des décors de la civilisation Perse très bien respectés.


Au moins le film n’a pas été saboté complètement, malgré quelques scènes légèrement salopées et un univers pas aussi entraînant que celui du dessin animé. Il avait du potentiel mais Guy Ritchie n’était certainement pas l’homme de la situation. Quand je pense que Jon Favreau avait un super travail pour Le livre de la jungle et que même Tim Burton réussit l’exploit de me séduire avec son Dumbo, encore plus que je l’étais devant le dessin animé, je dois dire que ça me fait vraiment mal au cœur de visionner cette production qui aurait mérité un meilleur traitement, si les producteurs avaient fait un meilleur choix de metteur en scène. 5/10



Abu ! Il y a des choses qui sont à voler, et d’autres qui ne sont pas à voler.


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le 12 juin 2019

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LeTigre

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