Quand la paresse devient un acte révolutionnaire !

Je dois le dire : Alexandre le Bienheureux est le film parfait pour quiconque rêve secrètement de ne plus jamais mettre les pieds hors du lit. Je viens de revoir cette comédie culte d'Yves Robert, et elle conserve toute sa pertinence et son charme.

• ​Dès les premières minutes, je me suis senti en totale empathie avec Alexandre incarné par Philippe Noiret. Ce pauvre homme est l'esclave de sa ferme et surtout de sa femme, une véritable dictatrice du travail. Alors, quand elle disparaît, la réaction d'Alexandre est inattendue : il s'arrête. Définitivement. Fini la course à la productivité, place à l'oisiveté organisée !

• ​J'ai trouvé la façon dont Alexandre met en place son royaume du farniente absolument hilarante et inspirante. Tout est pensé pour ne jamais avoir à se lever : le chien Max comme coursier, un système de poulies pour les provisions. C'est plus qu'une simple comédie ; c'est un manifeste contre le culte du travail qui m'a fait éclater de rire tout en me faisant réfléchir à mes propres routines. L'atmosphère rurale, simple et lumineuse, est un pur régal.

​Pourquoi 7/10 ?

• Ce qui m'empêche d'attribuer une note supérieure, c'est que le film a, à mon goût, du mal à maintenir la tension comique et subversive qu'il installe avec tant de brio au début. Après avoir célébré la liberté totale d'Alexandre, l'intrigue introduit de nouveaux personnages et des enjeux plus conventionnels (notamment la relation avec Agathe, jouée par Marlène Jobert). Ces éléments sont agréables, mais ils ramènent le récit vers une structure plus classique de comédie romantique, ce qui dilue la force du message initial sur la paresse radicale.

• ​Malgré ce léger tassement, le film reste une œuvre essentielle du cinéma français. Philippe Noiret est phénoménal ; il incarne la bonhomie et l'intelligence tranquille du paysan philosophe. Le film est une bouffée d'air frais et une invitation joyeuse à la désobéissance.

Conclusion : Un classique très attachant, dont le début est génial et qui nous rappelle avec humour et tendresse que le bonheur se trouve peut-être simplement sous la couette.