All About Lily Chou-Chou m’a marqué par son atmosphère très unique, très « éthérée », on a la sensation que la réalité est faite d’une multitude d’impressions qui sont parfois floues et pixelisées. On a le sentiment de flotter au milieu de cette violence, une violence tellement brutale qu’elle en devient éloignée et distante, ce qui plonge le spectateur dans un état de déréalisation quasi-constant. On se sent étouffer et voler en même temps. J’ai beaucoup aimé cette caméra flottante, qui ne semble privilégier aucun point de vue de manière flagrante : nous assistons à ce qu’il se passe, de la même manière que certains personnages assistent à leur propre vie - c’est en tout cas comme cela que je l’ai ressenti. C’est une caméra sans cesse en mouvement, parfois enfermante et angoissante comme celle de Lars Von Trier, mais difficile de comparer ce film avec d’autres déjà existants.
Les phrases tapées à l’ordinateur que l’on voit sur l’écran semblent fixer les événements dans la réalité, tout en leur donnant une dimension aérienne, immatérielle. Ce côté très « cyber » qui enveloppe le film m’a énormément plu. L’hybridation entre cette technologie et une atmosphère apocalyptique est ce qui fait toute la singularité de ce film, ainsi que la bande originale qui contribue à cet effet à la fois tragique et détaché du réel.
C’est un film unique, qui s’éprouve, dont je ne peux que recommander le visionnage, avec un avertissement cependant.