Alpha ou comment deux histoires (ou plus?) se mêlent sans jamais réussir à se rencontrer.
Dans les 5 premières minutes du film, on comprend que tout se joue autour d'une mère (son nom n'est jamais donné - Golshifteh Farahani - formidable au passage) qui jongle entre son frère (Tahar Rahim, méconnaissable), toxicomane qui aurait attrapé "la maladie qui circule" et sa fille, Alpha, qui risque d'avoir ce même mal suite à un tatouage réalisé lors d'une soirée arrosée à l'aide d'une aiguille non stérilisée.
On se perd un peu dans le temps, le film mélangeant le présent, le passé, les pensées, les rêves et les cauchemars. On est comme dans un mauvais trip (celui du frère?) dont on ressort un peu perdu mais auquel on repense plus tard. J'ai eu du mal à comprendre ce retour du frère qui devrait être mort et que sa sœur réanime sans arrêt. D'abord agacée, j'ai trouvé qu'il s'agissait là d'une jolie métaphore du deuil ou comment laisser partir un être aimé quand on ne se sent pas prêt soi-même.
J'avais entendu de très mauvaises critiques et je suis tout de même très heureuse d'avoir vu ce film qui nous prend à la gorge par quelques scènes très bien tournées, des acteurs remarquables et une folie intéressante. On ne comprend pas tout, ça énerve un peu mais c'est comme un devoir de philo: ça nous pousse à réfléchir dans notre coin et l'exercice n'est pas si déplaisant.