Amélie et la métaphysique des tubes, adapté du roman autobiographique d'Amélie Nothomb dans une version animée et familiale, est un film ambitieux. L'animation, voulue entre les esthétiques française et japonaise, crée un univers onirique et enfantin assez joli, coloré, où les formes se confondent et se juxtaposent sans contours. Visuellement, on plonge dans cette enfance de fille belge née au Japon sans trop de difficulté.
C'est dans le scénario, et la voix-off, c'est-à-dire le style littéraire d'Amélie Nothomb, que la complexité se ressent plus. Expliquer dieu, le monde, la conscience de soi, en passant par la notion de tubes, c'est un peu compliqué, même avec une voix d'enfant... On a du mal parfois à comprendre cet enfant si adulte, dont le premier mot est aspirateur. Amélie Nothomb a tendance à prendre le dessus sur cette fillette, quitte à risquer de perdre le public. Mais le pari est suffisamment intelligent pour prendre le risque.
Amélie et la métaphysique des tubes propose un récit d'enfance au féminin poétique, émotionnel et assez juste, en brossant un tableau insouciant et naïf placé sous le signe de l'émerveillement et de l'éveil au monde et aux autres cultures. En cela, il se démarque largement du lot de films infantilisants proposés au public de ces âges-là (7-8 ans environ), et ça fait du bien de voir que l'animation française à destination des enfants a de telles ambitions artistiques et intellectuelles !