Dans le monde magique des films d'horreur animaliers, j'avais déjà à mon tableau de chasse les chiens, les requins, les alligators, les araignées, les lions ou encore les guêpes... mais pas de serpents. Voilà qui tombe bien : Netflix vient d'ajouter Anaconda et un pseudo remake du même film est prévu pour sortir en fin d'année. Malheureusement, le vil serpent me laisse relativement de marbre.
A mes yeux, le film est un échec qu'on doit principalement au réalisateur Luis LIosa qui, en dépit de moyens techniques vraiment impressionnants, n'iconise jamais son monstre. Dès sa vraie première apparition, l'anaconda surgit comme ton voisin à la boulangerie le dimanche matin, complétement à la cool mais sans aucun impact. Le mystère, l'ambiance, la terreur, rien n'est travaillé, c'est affligeant. En résulteront des scènes d'attaques ma foi efficaces, avec de superbes animatroniques et des CGI pas déconnants, mais jamais percutantes en raison d'une créature traitée à la pisse par son réalisateur qui ose lui donner un pitoyable cri de harpie en furie lors de chaque attaque. Pire encore : l'anaconda n'est même pas l'antagoniste de son propre film, et ça c'est un énorme autre problème. Non le vrai méchant, c'est Jon Voight et son surjeu des enfers. L'acteur en fait des turbos caisses tout en assumant un rôle de vilain qui n'a rien à faire dans ce long-métrage, ou du moins y prend bien trop de place. D'autant plus que je n'y crois pas une seule seconde à ce Voight chasseur de serpent. En fait, je ne crois en général à aucun des personnages, Jennifer Lopez en réalisatrice étant la quintessence de la caractérisation foirée. Au moins, on pourra se repaître de décors naturels du plus bel effet et quelques rares idées de mise en scène qui m'auront un minimum maintenu en éveil... enfin jusqu'aux 5 dernières minutes où j'ai sévèrement commencé à piquer du nez.
Loin d'être un film affligeant, Anaconda ne suit pas du tout ses ambitions techniques et s'avère être une oeuvre oubliable tout juste divertissante. Franchement, très déçu de la dernière adition à mon tableau de chasse. Essayons maintenant les komodos...