Dans son film (animation), Ugo Bienvenu reprend l'univers qu'il avait mis en place dans sa BD "Préférence système". Avec le robot domestique et toute la construction sociale établie autour.
Si le film n'avait été que ça, ç'aurait été bien suffisant.
Mais il ajoute une autre histoire, nouvelle celle-ci (si je ne m'abuse). Celle du personnage Arco, voyageur temporel en cape arc-en-ciel. C'est à dire pour faire simple, le récit d'une grosse boulette. Très grosse boulette.
Moitié utopie optimiste solaire (pour ne pas dire solarpunk, c'est à la mode), moitié anticipation alarmo-collapsolo-lemondepartencouille, Arco est une oeuvre de notre temps, celle d'un cinéaste-dessinateur à l'évidence influencé par Miyazaki, même s'il n'y a pas de tant de raisons de comparer, autres que cosmétiques. Allez, si, peut-être la façon de dessiner la nature. Et le burlesque remuant - sautillant - des personnages patibulaires à grandes bouches.
Quoi qu'il en soit le film d'animation a sa patte. Sa propre patte, peut-être européenne. Il ne s'agit pas d'une esthétique vue mille fois dont on pourrait commencer à sa lasser. Je tiens à le dire parce que : un, ça m'aurait dérangé / deux, le dessin des personnages au début il faut s'y faire.
90 minutes séparent le début de Arco et sa fin. Ça nous semble bien court même si le rythme est lent (merci ! oui je vieillis), d'autant que dans ce laps de temps le film nous aura fait rêver, rire et pleurer. Chacun plusieurs fois. Et on se sera inquiété aussi. Mais tout est si bien dosé et exécuté, question rythme et même subtilité, qu'on renonce facilement aux trente minutes dans lesquelles on aurait bien aimé continuer à se sentir bien.
Iris, c'est le nom de la fillette dans le film, est aussi le nom d'une divinité de la Mythologie Grecque qui était la messagère des Dieux. Elle apportait le message des Dieux de l'Olympe jusque sur la terre en laissant dans son sillage une traînée arc-en-ciel.
Une coïncidence ? Impossible.
Faut-il voir dans ce clin d'oeil l'intention de délivrer un message ? Faites comme vous voulez, il y a bien un certain nombre de messages qui pourraient passer. Mais je refuse d'affubler à ce film poétique, beau et souvent léger, la lourde charge d'un message à véhiculer.
Peut-être, à la rigueur, cette information peut-elle aider à poser sur la fin très ouverte (et donc très française ?) une interprétation possible.