Aki Kaurismaki réussit en ces fins d'années 80 une recette de cinéma qu'il est le seul a avoir. Une fascination pour l'Amérique (la Cadillac, le blouson noir, le rock), une mise en scène quasi muette dans un scénario simpliste, pour ne pas dire naïf rappelant les films burlesques de Chaplin, mais aussi une satire sociale à la Jacques Tati, un regard sur le monde moderne froid et absurde. Ses personnages sont tous des anti-héros passifs qui vivent au jour le jour, un peu lunaires et déconnectés du monde. Un regard sur les petits gens, les gens ordinaires, ceux qui n'essaient pas de prouver quelque chose... juste vivre tranquillement...
Un cinéma lent, très lent, qui peut agacer un certain public. Mais sa courte durée et le choix toujours judicieux de décors urbains inattendus en font un film jamais chiant.