Asphalte est ce genre de film qu'on va voir au cinéma sans forcément s'attendre à un chef d'oeuvre, et on en ressort persuadé qu'il en est un. Il éblouit, par la beauté et l'humilité des images, par ces personnages tous formidablement interprétés (mention spéciale à Tassadit Mandi et Jules Benchetrit), et par cette mélancolie et cette poésie qui planent sur le film et sur nous pendant plus d'une heure quarante.
Cette oeuvre ne plaira sans doute pas à tout le monde, certains la trouveront insignifiante, d'autres s’ennuieront, mais elle séduira très certainement les rêveurs, ceux aussi qui arriveront à se laisser bercer par ces trois histoires racontées en parallèles, et ceux qui s'attacheront à ces personnages tous plus touchants les uns que les autres, parfois même romantiques.
Ces personnages, dont leur vie est bercée par la solitude, s'attacheront ainsi à une personne qui ne sera probablement que de passage, s'appliqueront à s'inventer des histoires pour rendre la vie plus belle ou plus passionnante, et essaieront de s'évader un instant de leur quotidien souvent morose.
Ce film touche et émeut à la fois, par la drôlerie et quelque fois par l'absurdité des situations, mais avant tout par la poésie toute particulière qui s'en émane.