Astérix - Le Domaine des Dieux par MrAmeni
L’adaptation des aventures d’Astérix, Obélix, Idéfix, Panoramix i tutti quantix, énième épisode.
Alors, bon ou pas bon ?
Non, sérieusement, on parle quand même d’un film avec Alexandre Astier à la réalisation. Donc, bon film. Ce qui porte à deux, le nombre de films réussis sur les adaptations sur grand écran. Après Chabat, Astier. Deux Maîtres de l’humour, normal.
Sauf que… j’ai aimé Le domaine des dieux mais avec des nuances. D’abord, alors que sur Mission Cléopâtre, je sentais plus du Chabat que du Astérix, sur Le domaine des dieux, j’ai plus senti du Astérix que du Astier. D’où les nuances.
Commençons par l’adaptation en elle-même. Le film parle du postulat de départ de la BD et crée à peu près tout le reste. Là, rien de bien méchant au contraire, adapter fidèlement la BD ça voulait dire faire un court-métrage, soyons honnêtes. Le scénario est assez classique ; scènes répétitives pour montrer le temps qui passe, « gros » suspense et action de fin, moments familiaux avec le petit Applejus,…
Niveau animation, là c’est très réussi. Astérix en film « normal » c’est étrange, mais Astérix en film d’animation, on y est, c’est ce qu’il faut : les personnages ne sont pas dénaturés, il y a moyen de se faire plaisir sur les effets spéciaux et les sangliers,… Sauf que. Il y a les voix. Un des points noirs du film. A force de vouloir caser de la célébrité à tout va (et vas-y que je te colle tous les noms sur un quart de l’affiche,…), on perd de vue l’essentiel : le personnage. C’est bien beau d’entendre Elie Semoun, Florence Foresti ou Alain Chabat, mais lorsqu’on se met à entendre Elie Semoun (qui se fait bien plaisir à faire du… Elie Semoun) à la place de son personnage, y a un problème. C’est sans doute moi qui psychote, mais tant pis, j’ai quand même l’impression qu’on perd de vue l’essentiel.
Pour le reste, on reconnaît bien la patte Astier – et ça, ça fait plaisir -, aussi bien sur les dialogues que sur le fond (le centurion entouré d’abrutis, Astérix entouré… d’abrutis,… pourquoi est-ce que je pense à Kaamelott d’un coup ?). Autant dire qu’on se marre bien. A partir de là, le job est fait et Môsieur Astier se paie même le luxe de caser un ptit C »est pas faux », histoire de flatter du fan. Autre crédit à porter à l’attention du maître ; le choix l’adapter le tome du domaine des dieux. Un choix original et plus original qu’Astérix en Hispanie, en Corse, chez les Goths,… Ce qui l’est moins, c’est l’introduction de cette famille romaine dans l’histoire, trop lisse, trop familial, trop décevant.
À noter aussi, et c’est appréciable, l’équilibre qu’on peut trouver entre le scénario d’Alexandre Astier et la réalisation animée de Louis Clichy. Il y a un réel savoir-faire des deux côtés, l’animation autant que le scénario, ce n’est que du bonheur. Bon, presque que du bonheur, sur 1h20 de film, j’ai senti 2, 3 longueurs.
Très personnellement, pour moi, dans mon cas et ça n’engage que moi, j’ai quand même trouvé le talent astien comprimé par les codes d’Astérix, ou les respectant au choix (on a bien compris qu’il s’agissait d’irréductibles gaulois, qu’ils n’étaient pas très malins, qu’ils aimaient le sanglier,…) Je crois que je m’attendais aussi (surtout ?) à avoir un Mission Cléopâtre bis en terme de niveau d’humour, qui, finalement se servait plus d’Astérix comme d’un prétexte.
Bref, malgré les quelques reproches que je peux faire à cette adaptation, le format film d’animation correspond parfaitement à l’univers d’Astérix, Alexandre Astier est fidèle à lui-même et on passe un très bon moment, à supposer que l’on aime Astérix, bien sûr (et A. Astier mais qui ne l’aime pas ?)