Le voilà, le fameux navet international, qui fait hurler de rire (jaune) les spectateurs du monde entier (c'est beau, un peu de fraternité outre-frontières)...et c'est pire qu'annoncé. Alors, qu'est-ce qui cloche avec cet "Avengers : Captain Maroc" ? A peu près tout, ce qui en fait un excellent candidat pour vos soirée navets avec potes. Si vous arrivez à passer le générique d'ouverture de l'infini (la même statue, filmée sous tous les angles, pendant les 3 minutes infernales de la "chanson" auto-tunée à mort), vous pourrez voir un petit vieux qui ne comprend rien à son texte (il récite au ralenti et en butant sur les mots), un méchant qui se croit au Carnaval, une chercheuse qui a deux mots de vocabulaire ("C'est un sacrifice !... Des années de travail sacrifiées !", les synonymes, elle connaît pas), des petites punchlines bien misogynes ("Tiens, une Indiana Jones au féminin...", non seulement c'est dit avec dédain parce que les femmes dérangent, dans ce film, mais en plus, Lara Croft existe, ignare.), un héros qui a des pouvoirs (il les obtient en se faisant mordre par une bestiole, par radiation, autre ? Nan...il les a, et puis c'est tout, cherchez pas), un village "perdu, secret, mystérieux" dont un plan de la caméra montre en arrière-plan une grosse route avec des panneaux métalliques jusqu'au village (et le cadreur s'en aperçoit au bout d'un moment, ça coupe net... Ri-di-cule), le méchant qui refait la danse du Joker (avec la même position que l'affiche où il a les bras en l'air), un héros qui s'offre un bullet-time dont zéro balle était bien tirée (pas besoin de bouger, en fait, ça passait à un mètre), etc... On reprend son souffle (les mains sur les genoux), pour continuer à raconter ce navet de l'espace. Allez, on reprend (on a rechargé nos énergies, sous notre armure en peau de mouton qui poche de partout car "y'a pas le budget, on peut pas faire du sur-mesure hein"). Alors on reprend sur quelques phrases qui nous rappellent dans quel obscurantisme intellectuel se trouve ce film : "Surtout une femme si élégante..." (avec le regard qui déshabille la fille, pour souligner que l'on ne s'en prend pas aux femmes "bonnes"), "Espèce de p'tite drag queen !" (Ah, c'est une insulte, en fait ? Ça montre le niveau d'arrièrisme du public-cible visé). On a aussi une femme (la "bonne") qui
explose dans un appartement
, mais elle a juste mal aux mains (ça va, alors...), un héros qui est étonné que quelqu'un le reconnaisse (en même temps, t'as pas de masque, et tu passes dans le JT national... Même Superman, il fait l'effort de mettre des lunettes) mais a quand même besoin que ça soit sa copine (la "bonne") qui
révèle son identité
(les gens dans le film sont pas finauds, apparemment), et cela termine par une
bagarre en Kamé Hamé Ha contre Samy Naceri avec son cœur d'Iron Man
(rien ne va dans cette phrase) qui ne dure que cinq minutes. Une arnaque. Et encore, l'on oublie les vannes nulles du sbire "comique" du héros (lourd, mais lourd...), les effets spéciaux aléatoirement réussis, le manque d'action qui est barbant, les chansons de la BO que Jul ne renierait pas... Atoman est un monument de gêne visuel et auditif, sans aucun scénario, arriéré et toxique dans ses idéologies. Même pour la blague, vous aurez mieux (et moins malsain) à regarder.