La cinquantaine ne doit plus être une fatalité,bien au contraire.

Blandine Lenoir, dont c'est le deuxième long-métrage, offre une tête d'affiche à Agnès Jaoui qui lui rend à merveille. De plus, Aurore n'a pu que résonner chez l'actrice qui est pile dans la cinquantaine et tout ce que cela implique pour une femme à cet âge de la vie. Ce qui plaît, c'est la tonalité du film qui refuse de percevoir la ménopause comme une fin mais plutôt comme une étape à traverser avec son vécu et ses émotions. En faisant ce chemin nécessaire, Aurore se découvrira plus forte qu'elle ne le croit.
De plus, Blandine Lenoir dans le dispositif de son scénario, donne à Aurore deux filles et une bonne copine délurée. Des présences qui font qu'elle est soutenue et l'aident à voir la vie du bon côté et même parfois du délire (cf la scène du café au début où Mano,la copine d'Aurore,fait une fausse scène à un mec dans la rue). Le spectateur rit, aime voir évoluer des personnages incarnés (même du côté des hommes avec l'ex amant rancunier ou le sex-friend), parfois faillibles mais terriblement humains. Depuis De plus belle, pas de film avant Aurore pour relever le niveau d'une production française médiocre portée sur la caricature et donc dénuée de réalisme. Ouf, il était temps!
Entre portrait touchant de quinquas qui ne veulent pas se laisser abattre, où émancipation de la jeune garde via la grossesse ou le voyage pour suivre le premier amour ainsi qu'une collocation du troisième âge qui va de l'avant, Aurore est un film multigénérationnel où la vie est parfois dure mais belle, ou parfois belle mais dure. Aurore rit, pleure, se replie, avance mais ne baissera pas les bras jusqu'à la fin, avec un bel épilogue où son bonheur ne se verra pas sur son visage mais sur quelqu'un qui la regarde. Voir le cheminement de cette femme et de son entourage nous fait du bien et nous ramène à nos bons moments émaillés d'épreuves. Le goût de la vie et des essentiels qui nous font surnager pour nous dire que toutes nos actions ne sont pas complètement vaines. La cinquantaine ne doit plus être une fatalité,bien au contraire. A voir aussi si Marie-Francine de Valérie Lemercier distille le même message sur une thématique assez proche.

Specliseur
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le 30 avr. 2017

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