Anatomy of a Murder est un film parfait. Il est au niveau des autres classiques du genre, comme Witness for the Prosecution et 12 Angry Men. Il partage avec ces chefs-d'œuvre nombre d'éléments, comme un rythme très élevé et une tension continue, des personnages absolument parfaits, des performances d'acteurs remarquables et des dialogues aussi intelligents que tranchants. Le film dure 2h40 et il aurait pu durer 4 heures que ça m'aurait pas déranger, bien au contraire. C'est quand même peu commun de réussir à ne souffrir d'aucun moment en trop, de temps morts, et de répit sur une durée aussi longue.
C'est un véritable match de boxes entre deux les esprits des deux avocats, qui s'échangent des coups à base de répliques toutes aussi intelligentes les unes que les autres pendant presque deux heures. D'ailleurs c'est un film sur le procès en général, sur ses procédures, sur ses acteurs, sur ses règles, formelles comme informelles. Il nous montre les rouages techniques du système judiciaire. Le film cherche moins à dévoiler la vérité qu'il cherche à montrer comment un procès se gagne. Il y a plusieurs moyens de gagner un procès, d'abord avec la loi, les textes, puis avec, encore plus important, par la rhétorique. Face aux jurés, les actes importent moins que la façon de les présenter. Celui qui gagnera le procès sera celui qui séduira le plus le jury. Un jury se gagne par la rhétorique, et c'est là une partie du propos du film.
En bref, j'ai absolument adoré Anatomy of a Murder, c'est un film captivant. Aussi, il constitue une preuve supplémentaire que James Stewart = GOAT