Encore un premier film d'une jeune réalisatrice sortie de la Femis, qui a fait le buzz à Cannes, et qui développe un récit d'apprentissage autour d'une adolescente ! Est-ce que c'est "Grave", docteur ? Non, à partir du moment où Ava ne partage que peu de points communs avec le film de Julia Ducournau, avec moins de références à citer, quoique il y règne un climat qui peut rappeler certaines oeuvres du Free Cinema des années 60 ou encore John Boorman, parfois. Ava est un film riche, trop peut-être, mais de quoi se plaint-on, à partir du moment où tout est maîtrisé et voulu par Léa Musius, à commencer par ce changement radical de ton entre une première partie naturaliste et sombre et une deuxième sous forme de conte débridé et lumineux. Un noir solaire qui accompagne la métamorphose de son héroïne dont la vue décline irrémédiablement. Le film offre le flanc à des critiques faciles sur son manque d'unité et son passage rapide sur certaines thématiques sociales (ostracisme, acculturation ...) mais là n'est pas l'essentiel, au vu de l'énergie (qui rappelle vaguement celle de Les ogres, encore une jeune femme fémiste !), de la sensualité et de l'humour déployés. Sans parler de moments de grâce inouïs et d'une invention presque permanente dans la mise en images et sa B.O. Ava révèle également une nouvelle interprète, Noée Abita, encore perfectible mais indubitablement fort douée. A l'instar de sa réalisatrice, en définitive, qui signe un premier long-métrage prometteur et, pour une fois, ce n'est pas un cliché : son potentiel semble illimité.

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le 24 juin 2017

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