Voyage en Italie.

Un PDG arrive d'Amérique en Italie afin de rapatrier le corps de son père, décédé dans un accident de voiture. Il va découvrir que celui-ci avait une maitresse, mais que celle-ci avait une fille, dont il va tomber amoureux.

Sorti après l'échec de La vie privée de Sherlock Holmes, Avanti entre de plein pied dans les 70's en bravant lui aussi les codes de la bienséance, avec force grossièretés et corps dénudés. Mais derrière cet trivial, c'est aussi le portrait qui n'a jamais le temps (excellent Jack Lemmon), qui va apprendre à le ralentir, voire à le stopper durant ces heures en Italie, plus exactement sur une petite ile du sud de Naples. Alors, on joue sur les clichés avec humour, comme les administrations fermées parce que les repas durent trois heures, les pâtes servies à toutes les sauces, les Vespa, mais il y a quelque chose de l'ordre de la mélancolie qui s'en dégage. En particulier dans la rencontre avec Juliet Mills (qui a d'ailleurs pris des kilos pour le rôle), qui est le contraire de Jack Lemmon, à savoir qu'elle prend son temps, n'organise rien, est plus légère, voire impudique, mais c'est ça qui va changer cet homme dont la vie était réglée comme du papier à musique. Et qui, au fond, connaitra mieux son père mort que vivant.
Outre ces deux acteurs, notons l'excellent Clive Revill, le maitre d'hôtel, où siégeait le père de Lemmon durant l'été.

Le film sera considéré comme un échec commercial, sans doute parce qu'il parait démodé à sa sortie, avec un acteur sans doute un peu trop âgé pour plaire aux plus jeunes, mais avec le recul, Avanti a pris une très bonne patine, car outre la comédie, il a pris aussi le registre de l'émotion, et du temps qui passe. Mais ce qui a sans doute pénalisé le film est sa durée excessive, plus de 2h20, et faire tenir une comédie sur une telle longueur est sans doute impossible, car il y a des intrigues secondaires qui n'ont pas clairement lieu d'être (je pense à celle du groom, qui prend des photos des deux personnages dénudés sur un rocher). Dommage, car la réalisation est très soignée, montrant là aussi une Italie de carte postale qui donne envie d'aller se baigner.

Avanti n'est sans doute pas à classer dans les plus grandes réussites de Billy Wilder, mais il est clairement un portrait d'un homme dont le temps lui file entre les doigts.