James Cameron = Hayao "Terminator" Miyazaki. Chef d'oeuvre fascinant de S-F. Rêvons en bleu...

Tout d'abord, pour ma première critique depuis la fin du mondial, je me dois de féliciter la France (et ses cadres : Lloris, Griezmann, Giroud) et surtout Didier Deschamps qui a su nous ramener en finale depuis seulement quatre ans !: un ancien capitaine pour l'un des meilleurs entraîneurs (tout simplement) du monde. Bravo DD !

Et pour rapidement parler de la finale (France-Argentine) perdue au penaltys, quel match ! 4 buts (de M'bappé, oui), du jamais-vu, et on perd : inimaginable !!

De plus, le soir du 19/12/22 à l'Hôtel de Crillon et la Place de la Concorde, pour fêter nos joueurs, il y a eu foule, sans doute pour rappeler que le foot français d'aujourd'hui rassemble et qu'il nous permet à tous de nous identifier à certains joueurs. Et que l'équipe de France peut être fière de son parcours. Bravo la France et allez les bleus !

Au passage, un petit mais noble mot en mémoire et en honneur au pape du foot qui a remporté 3 (!) coupes du monde (reposez en paix Monsieur do Nascimento) : que les cieux et les dieux accueillent son Roi ...pour l'éternité ! Merci pour tout Pelé.


Ensuite, je souhaite à tous mes éclaireurs une excellente année 2023 riche en moments cinéma, en découverte, en émotion, de vivre intensément dans vos salles obscures et chez vous.

Que 2023 soit riche, dans vos chaumières et dans votre ville ou village de cœur. Vive la liberté, vive 2023 !



Donc avant d'aller voir « Avatar 2 » au cinéma (le 19/12/2022), j'ai regardé une seconde fois « Avatar 1 » (préalablement enregistré sur mon disque-dur externe) dont je vais vous rendre mon avis personnel.


Avant cet avis, petit passage sur quelques chiffres.

« Avatar », production comprise et dont le projet débute juste avant « Titanic » (fin de la décennie 1990), a atteint un budget record : 500 millions dollars. Il s'agit ainsi du film le plus cher de tous les temps.

Cette production Twentieth Century Fox est également le seul film à avoir dépassé les 2 milliards de dollars de recettes dans le monde.

Mais ce n'est pas tout ! Le huitième long-métrage de James Cameron, tout juste après son « Titanic », a obtenu 10 récompenses et pas des moindres !

10 prix dont :

l'Oscar de la meilleure photographie pour Mauro Fiore ;

l'Oscar des meilleurs décors pour Robert Stromberg, Kim Sinclair et Rick Carter ;

l'Oscar des meilleurs effets visuels pour Joe Letteri, Stephen Rosenbaum, Richard Baneham et Andrew L. Jones ;

le Golden Globe du meilleur réalisateur ;

le BAFTA des meilleurs décors et celui des meilleurs effets visuels.

Très belle prouesse technique donc de la part du réalisateur qu'est James Cameron.


Après ces chiffres fous, passons maintenant aux effets spéciaux, la première arme de « Avatar ».

L'on vit un rêve éveillé grâce à ces effets spéciaux à couper le souffle et une armée d'effets pyrotechniques qui vont bien au-delà de l'entendement.

Disons-le, ces effets sont révolutionnaires.

La technologie déployée va bien au-delà de la conception unique, nous sommes immergés dans un univers insubmersible. James Cameron a ici attendu pratiquement une décennie pour pouvoir compter sur le tournage en capture de mouvement, la captation de mise en scène à travers les mouvements des personnages ainsi que la performance capture. Et surtout l'utilisation de la 3D au cinéma (si on passe niveau mise en scène).

Et pourtant, il n'en est rien ! A côté, « Terminator 2 » voir « Titanic » est largement supérieur à « Avatar ». C'est dire ma déception quant à la perception de ces effets spéciaux, aujourd'hui en 2022. A côté, « Le seigneur des anneaux », pour moi, c'est le summum !

Après, si l'on reste uniquement sur les effets spéciaux et le graphisme, c'est visuellement époustouflant même si la CGI (la fameuse incrustation sur fond vert) est utilisé à foison et pourtant mieux conçu sur « Le seigneur des anneaux ».

Même si le Mordor m'a subjugué, nous parlons quand même du studio Weta (société créée par Peter Jackson et utilisé par l'équipe Letteri, Stromberg and Cie !-voir plus bas) et d'ILM qui renforcent ici l'aspect blockbuster.

L'équipe de ces effets spéciaux sont donc dirigés par les directeurs artistiques Robert Stromberg (oscarisé pour son travail burtonien sur « Alice au pays des merveilles », il a fait ses armes sur les séries « Star trek » des 90's. L'un des rois des effets visuels actuels : « Les nerfs à vif » de Scorsese, « Master and commander », « Pirates des Caraïbes 3 », « 2012 », « Hunger games ») et Rick Carter (lauréat de l'Oscar des meilleurs décors pour « Lincoln », il aura été de la bande Spielberg-Kennedy pour avoir conçu les décors des « Retour vers le futur », « Jurassic park », « Munich », « Pentagon papers ») ainsi que par le superviseur des effets visuels, le ponte Joe Letteri (oscarisé pour les deux derniers opus du « Seigneur des anneaux » ainsi que pour le « King Kong » de Peter Jackson, il a supervisé les nouvelles versions de « La planète des singes », la trilogie du « Hobbit »).

C'est dire que passer sur ces faits d'armes, sans eux, « Avatar », c'est Pandora version « Men in black ».

Merci à toute l'équipe !


De visu et in situ, la musique envoûtante de James Horner (aujourd'hui regretté, il a scoré les plus belles musiques de films de ces trente dernières années -« Le nom de la rose », « Braveheart », « Titanic », « Stalingrad », « Le dernier loup »-, de ses débuts grâce à Roger Corman -« Les mercenaires de l'espace »-, jusqu'au piètre « Sept mercenaires » d'Antoine Fuqua) renforce la dramaturgie dans laquelle nous emmène l'aventure na'visienne.

De très belles envolées pour des superbes partitions. Encore merci maître Horner !

On se sent à Pandora sur l'une des lunes de Jupiter, comme chez nous. Ou pas... !


Si l'on passe au niveau du casting, les trois acteurs de premiers plan sont :

Zoe Saldana (si Spielberg lui a donné un troisième rôle dans « Le terminal », l'action-woman de « Colombiana » participe à l'univers des nouveaux « Star trek », des « Gardiens de la galaxie »...) qui incarne à merveille une Na'vi tout en finesse et en froideur ;

Stephen Lang le bourlingueur (début de carrière au cinéma au côté de Gene Hackman, second rôle dans « Tombstone » de George Pan Cosmatos, il a été vu dans la série « Le fugitif 2000 », « Don't breathe »), charismatique à souhait, à la Michael Ironside (sic !), interprète le colonel des marines retors voulant exterminer le peuple indigène ;

Sam Worthington (révélé par James Cameron, il tournera pour « Terminator renaissance ». Titan de l'actuel Hollywood : « L'affaire Rachel Singer », « Everest », « Tu ne tueras point »...) qui prouve, de part sa figure, qu'il n'a pas l'âme d'un héros mais que son avatar est davantage convaincant que son faciès d'humain. What ? Où quand l'habit (ou le héros) ne fait pas le moine. Une erreur de casting, pour ma part, sans nul doute. Un acteur inapproprié ? La question mérite d'être posée.

Michelle Rodriguez (révélé par « Girlfight », film sur la boxe féminine et ayant remporté le Grand Prix du Festival de Deauville en 2000, on la connaît tous grâce aux franchises « Fast and furious » et « Machete »), quant à elle, apporte le côté fun dont avait besoin « Avatar » pour se rendre bourrin à souhait.

Egalement présents au générique : Sigourney Weaver (retrouvant James Cameron 23 ans après avoir combattu les aliens sous sa direction), Giovanni Ribisi (« Il faut sauver le soldat Ryan », « 60 secondes chrono » avec Nicolas Cage, « Le vol du Phoenix » avec Dennis Quaid, « Ted ») et Wes Studi (la légende de « Danse avec les loups », l’intarissable collègue de Pacino dans « Heat », chef indien dans « Hostiles »).

Pour ainsi dire, un ensemble d'acteurs sachant jouer ensemble grâce à des jeux différents qui se fondent dans la masse avec ma préférence pour la beauté bleue de Zoe Saldana. Waw !


Le premier opus de « Avatar », tourné à Hawaï et en Nouvelle-Zélande, est un film où l'aventure prédomine.

L'écosystème où vivent les Na'vis est saisissant de réalisme : le bestiaire, le paysage et les décors sublimissibles à souhait soulignent à merveille la quintessence et la maturité pour James Cameron de porter un univers de cet ampleur.

D'autant que le thème du pillage des ressources naturelles, sujet ô combien d'actualité en 2023, est bigrement mis en avant. Ou quand le réalisateur canadien natif de l'Ontario déjà oscarisé pour « Titanic » se fait le défenseur du peuple opprimé, ici les Na'vis.

Je peux donc dire que nous avons ainsi affaire à un survival d'aventures pour lequel le directeur de la photographie Mauro Fiore (chef opérateur fétiche d'Antoine Fuqua -« Training day », « Les larmes du soleil », « Equalizer », « Les sept mercenaires »-, il a entre-temps proposé ses lumières pour Michael Bay, Joe Carnahan, Brad Furman...) apporte tout son savoir-faire en terme de lumière et de photogénie pour apposer le filigrane dont a besoin « Avatar » pour rendre ses effets spéciaux scintillant sur la pellicule : Mauro Fiore distille sa lumière pour que James Cameron nous émerveille. Comme dans un rêve éveillé ! Tout simplement ahurissant... de beauté !


« Avatar » est aussi doté du thème de recherche d'identité qui est au cœur des sujets que traite le réalisateur du court métrage « Xenogenesis » (d'à peine dix minutes !) et de « Piranha 2 » par la quête du héros qui vit, sans son avatar, en marge de la société.

Tout comme Linda Hamilton pour le premier « Terminator » ou Edward Furlong dans « Terminator 2 ». Un thème très cher au réalisateur ici exploité dans l'antre des Na'vis et dans la quête identitaire de Sam 'avatar' Worthington.

Le cinéaste qui a été directeur artistique sur « Les mercenaires de l'espace » (produit par Roger Corman) prend le temps de s'ancrer dans son histoire pour mieux nous imprégner de son univers, la cruauté et la violence des êtres vivants au service de la Nature (« Terminator » et « Titanic » parlent en sa faveur quand « Aliens » prend une allure et une certaine aura en montrant le xénomorphe comme l'être suprême qui donne et rend la vie).

Avec « Avatar », James Cameron prend le contre-pied de « Aliens », s'accapare l'univers de Miyazaki (et surtout de « Princesse Mononoké ») en attisant l'espoir et la possibilité de l'amour entre deux êtres que tout oppose.

Nous avons ainsi affaire à un film de science-fiction réfléchi qui prend l'allure d'un blockbuster doté d'une force tranquille.

James Cameron, producteur pour son compère Robert Rodriguez sur « Alita, battle angel », pose ainsi la question de la puissance de la vie face à la destruction massive de la biodiversité.

Blockbuster d'aventures réfléchi qui prône la protection de la biodiversité sous couvert d'une photographie à couper le souffle. Tous mes chapeaux, Monsieur le cinéaste.


« Avatar » est donc ce film de science-fiction moderne où l'anticipation n'a ici pas lieu d'être : loin d'un « Terminator », James Cameron pose les jalons d'un « Roméo et Juliette » version Miyazaki. Ou quand l'amour suit les traces de Dame Nature ici incarnée par la Déesse de l'arbre roi Eywa.

L'épaisseur psychologique prend ainsi donc racine (c'est le cas de le dire !) dans l'antre des Na'vis et l'ex de Kathryn Bigelow (il a été producteur iconique sur « Point break » mais aussi sur « Strange days ») de nous faire rentrer de plein fouet dans son histoire qui prend l'allure d'une tragédie grecque.

C'est le cœur serré que l'on s'accroche à ce conte à dormir debout pour découvrir qui se cache derrière chaque visage même si dans la forme l'aspect est caricatural (la nature contre les pilleurs), James Cameron nous prouve ici encore une fois toute son génie à nous emporter corps et âmes pour un aller sans retour dans un voyage hors du commun.


D'une certaine façon, ce n'est pas forcément ici la puissance de la mise en scène de James Cameron qui nous emporte, mais, on ne va pas dire le contraire, il connaît le métier. Et pas qu'un peu !

C'est une belle mise en scène, simple et efficace dotée d'un montage régulier savamment orchestré.

La mise en scène est limpide à l'image des combats filmés à hauteur d'homme.

James Cameron nous fabrique ainsi une seconde fresque lyrique envoûtante (après son « Titanic »).

Le cinéaste spécialiste du cinéma de l'autodestruction dans le futur (« Abyss », « Aliens », le diptyque fantasmagorique « Terminator ») a le don de transformer sa fresque en une épopée guerrière dramaturgique.

Par la force des choses, -je vais conclure par cette ressemblance anachronique-, James Cameron = Hayao « Terminator » Miyazaki.


Pour terminer, « Avatar » (2009), somme d'une œuvre puissante et spectaculaire, redore le blason de la fresque guerrière lyrique et donne ce bijou du film d'aventures à travers un blockbuster intelligent.

James Cameron signe et soigne une odyssée de la vie et offre dignement un chef d’œuvre de science-fiction fascinant en tout point.

8 étoiles sur 10.

Accord parental souhaitable.


Spectateurs, si vous vous peignez en bleu, le rêve risque de devenir réalité...



PS : j'ai donc vu « Avatar 2 » au cinéma à sa sortie.

Toujours aussi visuellement aussi belle et dotée d'un sens du spectacle époustouflant, cette suite perd de sa superbe à cause de l'essoufflement de la psychologie des personnages et de l'âme de Dame Nature que portait le premier opus. Néanmoins, ce volet (pour l'instant second du nom) se distingue par ce spectaculaire davantage porté sur l'action et l'aventure ainsi que sur le sens de l'honneur, de la tribu et de la famille, ce que James Cameron sait si bien faire dans ces suites, n'en déplaise à « Aliens » et « Terminator 2 », des chefs d’œuvre d'action et de science-fiction d'aujourd'hui.

Sans doute le final est il un poil long et rappellera davantage son « Titanic » mais cette « Voie de l'eau » démontre encore et toujours un savoir-faire inimitable, à savoir la griffe d'un maître incontesté en la matière, le flibustier James Cameron.

A chaud, un excellent divertissement honorable fabriqué par le créateur de « Terminator » : l’infatigable James Cameron.

brunodinah
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le 11 janv. 2023

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brunodinah

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