Le premier film a été l'une de mes plus puissantes expériences au Cinéma.

L'enthousiasme de cette suite était donc très grand, telle que j'étais certain de la qualité totale de ce dernier, me disant qu'il allait devenir l'un de mes nouveaux films préférés, idée soutenue par le fait que c'était fait par Mr James CAMERON, grand scénariste et réalisateur (Terminator 1 & 2, Aliens, le retour etc..) des films aux thématiques fulgurantes, fortes et à l'ensemble complet, révolutionnaire.

Mais le résultat, qu'en est-il.

Plastiquement évidemment c'est une réussite, tangible, de merveilleuses couleurs, l'envie d'y être, c'est plus que beau.

Mais la beauté visuelle d'une personne n'est pas l'atout le plus précieux, c'est selon moi et surtout sa personnalité, son caractère, sa sincérité, son histoire.

Malheureusement celle-ci à plusieurs moments m'a été déstabilisante quant à ce que j'imaginais être:

Jake prend la décision de quitter son foyer pour se réfugier dans une autre région afin de protéger son clan et d'échapper aux envahisseurs.. ? Je ne vois pas en quoi cette décision est bonne sachant que de toute évidence les humains sont là pour détruire petit à petit la planète, donc autant penser à une riposte que de fuir, surtout que de délocaliser une guerre c'est pas super-sympas pour les résidents de ladite région. J'aurais plutôt vu la chose ainsi: les humains reviennent sur Pandora mais cette fois-ci la ressource convoitée est donc le fluide que les baleines possèdent en elles, les Metkayina lancent donc un appel à l'aide au puissant Toruk Makto pour les sauver, la suite du film resterait la même.

Faire revenir Quaritch, une idée à la fois classe et plaisante pour le fan du premier opus que je suis, mais pas si étonnante pour le spectateur objectif que je suis, je vois ça comme la volonté de vouloir faire plaisir, malgré ça j'ai rapidement accepté l'idée me disant que peut-être que cela pourrait donner un développement très intéressant, comme si l'antagoniste reflet sombre du héros allait lui aussi épouser le même chemin, comprendre mieux ce qui l'entoure dans la peau d'un Avatar, avec un parcours moins naturel, plus difficile, sous la forme d'une rédemption pour conclure sur une réincarnation spirituelle comme littéralement avec un sacrifice magnifique à la fin pour sauver finalement son ennemi. Je pense que pour les suites il y aura quelque chose comme ça, mais en tout cas dans ce film, je ne trouve pas que le personnage ait eu un développement très intéressant, d'autant plus que je trouve que Quaritch a perdu en charisme et en présence, dans Avatar 1 c'était quelqu'un qui ne parlait pas pour rien, implacable, rude, dure à cuir, presque imbattable, alors que la il fait des petites blagues vaniteuses et sur presque tous les affrontements se fait mettre à mal, le concept même d'avoir sauvegardé la personnalité de soldats pour les transplanter dans des avatars devient presque une idée bancale. Le fait qu'il évolue différemment en réponse à la rencontre de son fils reste logique, mais cet amour paternel est presque lunaire, jamais énoncé dans le premier, même pas un peu légèrement, donc un peu sorti de nulle part.

Par rapport au rythme irréprochable du 1, dans celui-ci en plus d'avoir une histoire imparfaite, n'est pas parfait.

Pas assez de passages fulgurants et étonnants, trop de moments contemplatifs pour magnifier ce nouvel environnement déjà sublimé par sa seule existence.

Les musiques peinent à rester au niveau de celle de James HORNER (rip), qui reprennent les fondamentales toutes en essayant fébrilement de s'en émanciper, réussissant presque parfois à être originales et mémorables.

Néanmoins la plus grande qualité du film est celui du personnage de Kiri, symbole et métaphore de l'harmonie entre l'humanité, les na'vis et la nature, être pure faisant corps avec le grand tout, ce personnage m'a particulièrement touché, faisant écho directement ou indirectement à certains protagonistes de Hayao MIYAZAKI.

La séquence de la première plongée est bouleversante de délicatesse et de sainteté, des enfants apprenants à nager correctement, découvrant un nouveau monde, miroir des humains découvrant Pandora.

Comme si jamais, apprendre et découvrir ne finissaient.

Dernière chose, je dirais qu'a la différence de Avatar premier du nom, celui-là ne se suffit pas lui-même, quand Avatar 1 se terminait, suite ou non c'était une œuvre totale, alors que là c'est clairement un film entre deux films (c'est idiot à dire ainsi) mais par exemple dans Terminator 1 ou 2, une suite pouvait être envisageable sans pour autant être obligatoire, sauf qu'ici le besoin de poursuivre est imposé.

Au début déboussoler, puis énervé et finalement critique faite, je dirais que c'est un joli film avec de beaux messages, restant une œuvre qui marque un minimum grâce à sa sincérité, mais qui dans son squelette n'est pas suffisamment solide pour marcher droit.

Ce qui m'a perturbé en fin de compte, c'est que je n'avais jamais été "déçu" par James CAMERON, apprendre et découvrir ne meurs jamais.

Elioto
7
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le 8 févr. 2023

Critique lue 18 fois

2 j'aime

Elioto

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