BangGang entend représenter « une histoire d’amour moderne » et, pour cela, se vautre dans une débauche d’effets à la mode – plans-séquences en cascade, goût prononcé pour la mise à nu des comédiens, musique électronique atmosphérique – similaire à la débauche sexuelle de ses personnages, tout à la fois confortée et critiquée en clausule lors d’un retour de bâton sentencieux des plus déplaisants. Le regard de la réalisatrice ne dispose d’aucune acuité à même d’interroger la banalisation du sexe et de la nudité, reflets de notre société déréglée par le catastrophisme médiatique et le recours massif aux écrans : elle exhibe ses comédiens comme un voleur dépouille des passants, se complaît dans leurs activités diverses et montre pour montrer, sans réflexion sur l’image créée. Son catalogue du mal-être adolescent, multipliant les raccourcis sociologiques embarrassants, mute en magazine de charme sans aucun intérêt.