Je me suis bien marré.
Ce portrait est tellement parfait. Des personnages tous exécrables et en même temps attachants. L'intrigue manque certainement d'un objectif principal, mais il se passe tellement de choses et le tout est tellement bien connecté (on peut y voir la technique de narration de Trey Parker et Matt Stone : 'mais' ('but') et 'donc' ('therefore') lient les scènes et on ne trouve pas de 'et' ('and') qui romprait la continuité narrative) que l'on s'en passe. Les personnages sont bien écrits, peut-être un peu redondants au bout du compte mais on décèle de petites subtilités agréables. Les relations entre personnages sont bien exploitées aussi et amènent de bonnes scènes.
La mise en scène est réussie : dès le début on comprend que le rêve américain n'existe pas, nous sommes dans la crasse, dans la désillusion, rien n'est beau, tout est laid. Et pourtant on en tire une certaine poésie, la poésie de la laideur, la poésie des ratés. Les acteurs sont parfaits : de bonnes gueules et de bonnes interprétations. Les décors fonctionnent bien, de même que les costumes bien kitschs propre à l'époque et qui renforcent le ton encore aujourd'hui. Les musiques choisies sont cool, que ce soit le classique ou le rock.
Bref, ça se regarde vraiment bien. Faudra vraiment que je me décide à creuser la filmo de ce gars ; je n'ai vu que trois films mais je les ai tous bien aimés.