Malgré l'échec cuisant de Suicide Squad, Margot Robbie exprimait ardemment l'idée de faire une suite ou plutôt un spin-off centré sur son personnage d'Harley Quinn. Son vœu s'est réalisé : l'ancienne compagne du Joker peut se dandiner de nouveau à l'écran pour un nouveau film bariolé. Vous aviez trouvé que Suicide Squad n'était centré que sur Harley Quinn et Deadshot ? Birds of Prey réitère le procédé et l'actrice/productrice se retrouve sur quasiment tous les plans, le fameux groupe de bad girls du titre n'arrivant qu'en fin de bobine et n'étant qu'un prétexte pour mettre en scène les pitreries de Margot.


Réalisé par la débutante Cathy Yan (Dead Pigs), le long-métrage ressemble plus à un gigantesque bordel clippesque qu'un vrai film de super-héroïnes, la faute principalement à des personnages inconsistants et une histoire tenant sur un post-it dont le montage épileptique allant dans tous les sens ne sert qu'à maquiller grossièrement les faiblesses du scénario. En cela (et en d'autres points), le film ressemble énormément à Deadpool. Le cabotinage est ainsi le maître-mot, de Margot Robbie à Ewan McGregor, gangster maniéré facilement oubliable dont on se demande encore comment ils ont osé l'appeler Black Mask.


Autre point regrettable donc : les personnages n'ont quasiment plus rien à voir avec leurs homologues de papier et ne sont sporadiquement à l'écran que pour épauler l'ex du Joker dans ses déboires ennuyeux comme la mort. Ajoutez un peu de sang et des gros mots à foison pour bien obtenir son Rated R, saupoudrez le tout de bagarres toutes identiques (les saltos sont faciles à filmer en slow-mo, c'est pour ça), de paillettes et de couleurs criardes et d'un féminisme de pacotille et vous obtenez un produit vide mais terriblement éreintant. Ce n'est pas avec ce genre de films que DC va redorer son blason (on me dit dans l'oreillette que Joker a gagné deux Oscars, c'est peut-être une piste).

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le 10 févr. 2020

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