Black Phone 2 voulait réveiller les morts. Il les récite.

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Sous la neige d’Alpine Lake, Black Phone 2 décroche un combiné qu’on aurait préféré laisser muet.

Scott Derrickson tente de ranimer la peur du premier film, mais le fil est coupé : le frisson ne passe plus, la ligne est morte.


Mason Thames, dans le rôle de Finney, rejoue la terreur avec sincérité, sans trouver la fièvre d’autrefois.

Le personnage, vidé de son mystère, devient un témoin docile d’un récit trop bavard.

Madeleine McGraw, elle, hérite d’un rôle central, celui de Gwen, sœur hantée par des cauchemars qu’on devine avant même qu’ils ne commencent.

Ses visions, censées ouvrir une porte vers l’inconscient, ne sont que des raccourcis visuels — jolis, mais vides.


Le film veut mêler l’intime et le fantastique, mais ne choisit jamais.

On passe du drame familial à l’épouvante avec la mécanique d’une série télé.

Le montage, rapide, gomme toute respiration ; la mise en scène, plus décorative que viscérale, se contente de recycler les ombres du premier volet.

Rien ne suinte, rien ne colle à la peau.


Ethan Hawke, l’Attrapeur, réapparaît — ou plutôt, on réutilise son masque, son souvenir, sa légende.

Sa présence, réduite à quelques apparitions fantomatiques, souligne la pauvreté de l’écriture : il n’est plus une menace, mais une marque.

Un monstre sans regard.


La photographie, glaciale, soigne chaque reflet : bleu acier, brouillard dense, sang sur la neige.

C’est beau, trop beau.

La peur ne naît pas de la beauté, mais de la fissure — et Derrickson semble l’avoir oubliée.

Le son, saturé de chuchotements et de cordes tendues, fait son travail sans surprise.


Le film tourne en rond, comme si le souvenir du premier l’empêchait d’exister.

On devine les effets avant qu’ils ne surgissent, on entend les cris avant qu’ils ne résonnent.

Aucune invention, aucune audace, juste la reproduction appliquée d’un cauchemar devenu formule.


Black Phone 2 voulait réveiller les morts.

Il les récite.

Un film sans fièvre, sans peur, sans âme — et pour l’horreur, c’est peut-être la plus triste des fins.


Ma note : 6 / 20


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