Le retour du téléphone maudit : service après-vente inutile
Bon, déjà, on va pas se mentir : Black Phone 2 n’existe que pour une raison, remplir les poches des producteurs qui ont vu le premier cartonner et se sont dit “tiens, on va rappeler les morts, ça rapporte”. Le problème, c’est qu’à force de ressusciter tout et n’importe quoi, Hollywood ressemble à un médium cocaïné. Le premier film était carré, flippant, bien bouclé — bref, parfait pour s’arrêter là. Mais non, fallait rallumer le combiné. Résultat : on décroche sur une suite qui traîne des pieds comme un ado un lundi matin.
Quand le scénario rame plus qu’un vieux Nokia 3310
Le film commence en mode somnifère : on retrouve Finney, traumatisé, et sa sœur Gwen qui a plus d’énergie que tous les médiums de Ghost Whisperer réunis. Le téléphone, lui, se remet à sonner, cette fois dans les rêves. Super idée sur le papier, sauf que l’exécution est aussi fluide qu’un téléchargement en 2002. On sent les scénaristes forcer chaque rebondissement, comme s’ils essayaient de faire tenir un cadavre debout avec des ficelles. L’intro dure une éternité, et t’as envie de crier “mais fais-le sonner ton foutu téléphone, qu’on en finisse !”
Ethan Hawke, toujours flippant, mais en mode fantôme intermittent
Ethan Hawke revient en Attrapeur, ce croque-mitaine sadique au masque divinatoire, et putain, il est encore bon. Son personnage a cette présence dérangeante, ce calme morbide, ce côté “je t’étrangle mais avec élégance”. Le problème, c’est qu’il apparaît trop peu, comme un DLC qu’on aurait oublié d’installer. Là où il portait le premier film sur ses épaules, ici, il flotte dans les limbes d’un scénario qui ne sait plus quoi foutre de lui. Le mec est plus mort que vivant, et paradoxalement, c’est le moment où le film commence à respirer qu’il disparaît.
Une ambiance qui sent toujours la mort, mais en 4G cette fois
Scott Derrickson, lui, fait le taf. Sa mise en scène reste soignée, l’ambiance visuelle est moite, les images d’archives flippent toujours autant, et la bande-son cogne bien. Il a ce talent pour te foutre mal à l’aise sans te jeter des jumpscares dans la gueule toutes les 10 secondes. C’est du vrai cinéma d’épouvante, pas du fast-horror pour ados sous Red Bull. Le problème, c’est que l’histoire n’avance pas, elle piétine. On dirait une rediffusion de la saison précédente, avec plus de brouillard et moins d’idées.
Le final : pas de frisson, juste un petit bip avant extinction
Et là, la dernière scène. Celle qui est censée t’achever. Ben non. Ça arrive, ça fait “bof”, et ça repart. Pas de vraie tension, pas de climax digne de ce nom, juste une conclusion molle qui tente maladroitement d’émouvoir. Le tout donne l’impression qu’on a débranché le téléphone avant la dernière sonnerie. Dommage, parce qu’avec un peu plus de couilles, ce final aurait pu sauver le tout. Au lieu de ça, t’as un goût de “déjà vu” collé au palais.
Conclusion : l’appel de trop
Black Phone 2, c’est comme rappeler ton ex un soir de solitude : tu sais que c’est une mauvaise idée, mais tu le fais quand même. Et forcément, tu raccroches déçu. Oui, la mise en scène est propre, oui, Ethan Hawke reste monstrueux, mais tout le reste sent la rallonge scénaristique et la fatigue créative. Ce n’est pas une catastrophe, c’est juste inutile. Comme si le cinéma d’horreur refusait d’écouter son propre conseil : parfois, il vaut mieux ne pas décrocher.
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