Black Swan est un film hautement maîtrisé, que ce soit sur la forme comme sur le fond.
Darren Aronofsky nous montre ici toute l'étendue de son talent dans le cadrage et la mise en scène, ainsi que sur la gestion psychologique des personnages qu'il met en relation les uns les autres.


Nathalie Portman n'a peut-être jamais été aussi bouleversante dans un rôle au cinéma, d'une part, elle est très bien dirigée, mais d'autre part, elle réussit magnifiquement bien à transporter le spectateur dans sa spirale infernale et ses obsessions tragiques de réussite. Son histoire est en constante confrontation entre sa réalité et ses fantasmes, entre réalisme et onirisme.


J'aime beaucoup le cinéma d'Aronofsky, il fait partie des rares réalisateurs qui m'intéressent beaucoup en ce XXIe siècle. Il a une façon de brasser plusieurs thématiques intéressantes en un seul film. Si le scénario et l'histoire générale du film sont relativement clairs, il développe de multiples réflexions sur le rôle de l'artiste, sur la cruauté d'un milieu de requins, sur la destruction psychologique de l'obsession de la perfection, sur la relation mère-fille, sur l'enfance qui ne se brise pas de la même manière chez tous les individus, etc. Son cinéma allie virtuosité et originalité formelle et riche contenu matériel, ce qui témoigne de la grandeur objective de son cinéma, que l'on aime ou pas ses films.


Les différentes scènes de danse sont extrêmement bien réalisées, il y a une très belle jonction entre la musique et la chorégraphie, le tout assemblé avec l'histoire tragique du protagoniste que l'on suit tout au long du film. Tragique certes, mais infiniment magnifique.


Aronofsky a aussi une façon magistrale de terminer ses films. C'était déjà le cas dans l'immense Requiem for a dream, mais ce le sera également dans mother!, film beaucoup plus controversé dans sa filmographie mais tout aussi puissant dans ce qu'il a à nous montrer.


Black Swan est bien celui que je préfère dans sa filmographie, il est si beau, si envoûtant, si fort dans ce qu'il montre visuellement. Je recommande grandement cette expérience cinématographique qui s'avère très riche, très dense.

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le 12 sept. 2020

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Tystnaden

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