Ce revisionnage passe un peu moins bien.
L'intrigue est correcte dans l'ensemble. L'enquête menée par notre héros est un peu simple, un peu facile. Les situations ne sont pas assez poussées : ça reste intéressant et bien trouvé mais ça aurait pu être poussé un peu plus loin à chaque fois. Ce qui rend ce scénario si sympathique, au final, ce sont les personnages opposants, ces machines qui rêvent : leur caractérisation n'est pas asse travaillée mais le discours qu'il porte et la manière dont c'est exploité dans ce film rend cet objet cinématographique prenant. Il y a aussi des conflits bien trouvés et des résolutions correctes, parfois un peu trop faciles, mais globalement satisfaisantes.
J'ai déjà oublié la suite de Villeneuve pour les comparer... ce qui est sûr c'est que, si le rythme est ici un peu lent, on est loin d'atteindre le niveau imposé par Villeneuve dont le film était particulièrement pénible à suivre. Je ne me souvenais pas que ce premier opus était si ambitieux visuellement, dans mes souvenirs, c'était assez épuré ; en fait, il y a plusieurs scènes dans les rues, on peut ainsi découvrir ce monde de demain où la pub prend beaucoup de place. Ce n'est pas assez exploré à mon goût, en cela, Villeneuve s'est permis, à juste titre, d'aller plus loin.
La mise en scène est réussie. Les décors sont très chouettes : c'est sale, y a beaucoup d'électronique mais aussi un aspect mécanique agréable. La photographie est gracieuse, on sent que Ridley vient de la pub, les compositions chatouillent très bien les rétines. Le découpage est pertinent, le montage est bien rythmé ; on regrettera quelques timides effets de flashforward au début pour passer d'une scène à l'autre, c'est un peu maladroit et pas très utile mais soit. On regrettera également l'effet involontaire au niveau de la lumière dans la salle de bain, qui a valu bien trop d'extrapolation de la part de fans un peu crétins pour qui il ne fallait pas plus qu'un mauvais reflet dans les yeux pour mettre de côté toute la logique du film... Les acteurs sont bons, on appréciera surtout Ford et Hauer. La BO est plaisante : elle amène de la douceur dans ce monde perdu.
Bref, ça se regarde bien sympathiquement, mais je reste sur ma faim.