Je ne retiendrais pour ma part que le magnifique documentaire Marley, de Kevin Macdonald, que j'avais eu l'occasion de voir il y a déjà quelque temps de ça. Le voyage d'une vie racontée de manière quasi parfaite, d'une légende du reggae. Un avant et un après dans le monde de la musique. Son message d'amour, politique, spirituel, d'unité et de rédemption, toujours aussi puissant que de son vivant.
Dans ce film de Reinaldo Marcus Green, il n'y aura ni d'avant, ni d'après, juste un film extrêmement faible, qui a malgré tout voulu rester fidèle à son discours, son héritage, et qui nous offre une légende plutôt inoffensive, qui n'apporte rien, zéro.
Après vous me direz, pour l'un c'était un documentaire, pour l'autre un biopic, deux formats différents. Cependant, l'un comme l'autre, avec un peu de talent on aurait pu imaginer qu'il soit possible de capturer l'essence de la vie du personnage, et de présenter son histoire de façon plus engageante et authentique. Rendre justice au sujet traité, à travers une dramatisation cinématographique. Malheureusement dans Bob Marley : one love, ce n'est certainement pas le cas.
Un film qui n'explore jamais vraiment complètement une telle personnalité. L'impression d'avoir regardé des morceaux de concerts, avec un Kingsley Ben-Adir qui tente de maîtriser son rôle, de façon assez exagérée. Et qui par contre devient beaucoup plus intéressant lorsqu'il s'agit de Lashana Lynch, dans ce rôle de Rita Marley, bien plus ancré dans le réel.
C'était pourtant une vie pleine de risques et d'engagement qu'a connu Bob Marley. Un exil forcé dans les année 70, avec une période de processus créatif, et cet album Exodus. Où Bob Marley commence à s'écarter de ces normes dépassées, pour de nouvelles influences musicales, un style élargi. Tout cela n'existe pas dans ce film, complètement vide et plat, sans inspiration.
Un film ne se résume pas seulement à des images d'archives, au chanteur et ses superbes notes de musique qui façonnent les souvenirs de sa mélodie. Mais aussi à l'homme, de manière intégrante, comme autant de nuance dans le tableau vibrant se son existence, sa vrai nature. Ce qui manque cruellement à Bob Marley : one love.