Boîte noire pâtit bien sûr de la comparaison avec Le Chant du loup, l'autre film sur un analyste acoustique-surdoué-mais-un-peu-autiste, à la mise en scène, à la musique et au mixage sonore si soignés qu'il ne cherche même pas réellement à rivaliser, optant pour un académisme simple et propre, et quelques effets un peu trop flagrants de bruits ambiants trop forts pour prouver la sensibilité du héros. Mais qu'importe, l'intrigue part très bien, en nous laissant croire que tout va se passer devant l'ordinateur, un peu à la Guilty, et tout en mâtinant cette intrigue agréablement technique (et sans doute réaliste) de quelques éléments de background bien sentis sur la tension entre public et privé par exemple. Dommage alors que l'on sombre dans des histoires beaucoup plus communes de complots nébuleux et autres trafics d'influence, corruptions, paranoïa, assassinats peut-être, bref que l'on passe d'un postulat original à un drame qui tient en haleine, aucun doute, mais s'avère nettement plus prévisible tant il recourt à des choses déjà vues, jusqu'à un final au fond anti-spectaculaire et semblant se croire plus tonitruant qu'il ne l'est. La note témoigne bien que je le recommande, parce qu'il s'agit d'un thriller solide comme on voudrait que le cinéma français nous en offre davantage, et s'autorisant même le luxe de quelques développements originaux et fins, mais on sent trop souvent le poids d'un grand frère cinématographique tout de même indéniablement supérieur.