Gras de l'oncle Sam nappé de la caractéristique sauce brune identitaire québécoise

Bon, à 16 ans, j'avais aimé, mais l'humour du film dépend, si je me souviens bien, presque uniquement de clichés que tous les Québécois du monde connaissent : le criss d'Ontarien straight de Toronto qui pense juste à sa job ; le Québécois moins à cheval sur ses principes ; des sacres, des sacres, des sacres. Évidemment, les deux policiers doivent travailler ensemble et évidemment, ils se détestent. Côté originalité, on a vu mieux.

Canuel fait dans la facilité. C'est huileux et c'est un film action-comique comme les Américains en font depuis super longtemps, mais sans le budget, donc les effets spéciaux sont pas très impressionnants (y'a probablement un tonneau en voiture et certainement quelques explosions ridicules, mais j'ai pas revu le film depuis sa sortie y'a 4 ans donc tout ça est un peu flou).

C'est pompé dans le gras de l'Oncle Sam, mais on a bien sûr ajouté la sauce brune identitaire qui fait que la harde de caribous se reconnaît et se sent pas flouée, ce qui donne un film confortable, sans audace qui fait rire le mononcle ou la matante se cachant sous notre peau pas encore ridée (on espère jamais en arriver là).

Après, le film est un blockbuster qui à aucune prétention intellectuelle. Sauf que bon, objectivement, ça vaut pas grand chose. Rires grasseyés et forcés au rendez-vous de ma part avec quatre en de retard parce qu'il faut bien faire mine de se renier, mais comme De père en flic est un film très semblable, mais qu'il est sorti trois ans après, je commence à me poser des questions sur mon intégrité (parce que j'avais ri plus qu'un tout petit peu, si je me souviens bien ; je suppose que j'ai le rire facile et pas toujours réflexif, mais comme le cinéma peut juste être divertissant, je vais me calmer le cortex et arrêter de me prendre au sérieux).

Enfin, tout ça pour dire que je suis intarissable et pas d'éloges, mais soyons honnête, j'avais aimé. J'ai presque honte de l'avouer : mon côté snob.