Boucan est un film qui traite d'un sujet choquant, une relation incestueuse. Lorsqu'on aborde ce genre de sujet, la question du point de vue se pose, puisque les protagonistes sont ceux qui y participent, s'y on en venait à s'aligner complètement avec leur point de vue, le film ressemblerait à une apologie de l'inceste. D'un autre côté, si le point de vue était complètement distancié, aligné avec les observateurs de cette relation, on manquerai de complexité et de nuance car on tomberait facilement dans le jugement. Ainsi, Da Souza opte pour une oscillation entre plongée au coeur de cette relation, pour nous montrer son authenticité et sa tendresse, tout en reculant parfois avec des plans questionnant la moralité de ses protagonistes. Par exemple, le gros plan du baiser avec la musique en tant que tel est romantique, mais elle est entre coupée de réactions de son entourage, qui a l'ai choqué ou surpris: on est donc à la fois témoin de l'amour de ces deux personnages, mais le film valide aussi notre inconfort. Peut-être l'exemple le plus frappant, le long plan sur la photo de famille, avec les deux enfants dans la baignoire, provoque clairement les spectateurs, qui viennent d'assister à une rupture touchante, mais ce plan de la photo vient leur rappeler que c'est certainement une bonne chose.