Analyse #30

La petite dernière construit parfaitement l'illusion d'authenticité. La mise en scène s'efface toujours au profit des comédiens, qui jouent très subtilement, surtout l'actrice principale. En effet, cette dernière a un visage assez renfermé, qui ne laisse pas paraître les émotions facilement, ce qui nécessite une caméra toujours rapprochée, afin que nous puissions analyser son visage en détails. L'écriture des dialogues est également très authentique, on en vient à se demander si certaines scènes ne sont pas improvisées. Tout comme dans la vraie vie, les personnages se coupent la parole, répètent tout le temps les mêmes mots, les mêmes expressions, ils ne s'efforcent pas d'articuler pour la caméra. Le casting porte tout le film sur ses épaules, il peut rendre à lui seul une scène banale intéressante. Par exemple, le docteur, en plus d'avoir une personnalité hautes en couleurs qui contraste avec celle du protagoniste, est joué par un vrai docteur, ce qui contribue au sentiment d'authenticité. L'actrice principale non plus n'est pas professionnelle, elle se joue elle même, toute sa façon d'être paraît alors d'autant plus authentique. Au niveau de l'écriture, le film aurait pu pousser plus loin ses thématiques (orientation sexuelle vs. religion) et mieux caractériser l'évolution de son protagoniste, qui passe trop rapidement de vouloir cacher son identité de lesbienne, à défiler en public durant la pride parade.