Brisby et le Secret de NIMH
7.5
Brisby et le Secret de NIMH

Long-métrage d'animation de Don Bluth (1982)

mai 2010:

Je ne me rappelle pas la chronologie des faits, ni les exactes circonstances qui ont vu le départ de Don Bluth de chez Disney. Ma médiocre mémoire me chuchote que c'est là la véritable déclaration de guerre de Bluth à l'égard de son ex-employeur. M'abuse-je? Possible.

Quoiqu'il en soit, le dessin-animé a des arguments, du muscle pour bousculer les productions traditionnelles. Ce qui est relativement nouveau c'est la radicalisation des personnages. On a l'impression que Bluth veut dynamiter le genre en même temps que l'image Disney. Les personnages sont des souris qui ressemblent a priori à des souris Disney, aux Bernard, Bianca et autres Basil, mais ici ils doivent faire face à de terribles méchants. Chez Disney, même les pires méchants sont enchainés à au moins un trait physique ou comportemental qui les ridiculise et édulcore leur vilenie. Les petits nenfants peuvent toujours se raccrocher à ce défaut qui désarmorce l'horreur des personnages. Point de tout cela chez Bluth, le gros chat n'a rien de ridicule, son aspect est diabolique, il fait qu'une chose : peur! Le méchant rat n'a pas une once de grotesque, il tue réellement, le sang gicle sous ses coups d'épée. Du côté des gentils, on n'est pas tout blanc non plus. La tante n'est pas une adorable tantine, sa voix, son physique laissent plâner le doute, serait-elle méchante en douce? Un des souriceaux la déteste, pourquoi?

Bref, ce dessin-animé n'est pas une oeuvre confortable pour les enfants. Il s'adresse également aux parents ou alors refuse de cultiver l'infantilisme habituel des jeunes spectateurs. On est beaucoup plus dans la tradition du conte de fées d'antan, avec le loup qui bouffe vraiment la grand-mère ou les parents qui veulent réellement se débarrasser de leurs bambins dans la forêt. A priori, félicitation, non?
Malheureusement le scénario n'est pas à la hauteur, flirtant beaucoup trop avec le mélodrame et une urgence un peu étouffante à mon goût, indisposante à la longue, sans temps mort pour respirer. L'aspect fantastique ou magique de la dernière partie présente de grosses contradictions avec le ton généralement "réaliste" du reste du film.

Manque également peut-être une petite part de poésie?
Alligator
5
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le 7 avr. 2013

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Alligator

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