Bushwick par Melvin Zed

C'est bête parce que passé 10 premières minutes assez excitantes (mise en place, bonne bouille du boyfriend, musique sympatoche), le film n'a pas grand chose à nous montrer à part une situation "politico militaire" absurde et totalement ingobable, des plans séquences gratuits pourris par des transitions assez laides et qui n'ont souvent aucun sens (quel dommage par exemple de couper pile poil la montée du perso principal qui commence à perdre les pédales sous morphine, quel dommage de ne pas avoir plus capitalisé sur cette idée, l'une des seules bonnes idées du film et qui m'a rappelé bêtement l'une des meilleures séquence de Redneck Zombie) pourris, donc, par des dialogues et une interprétation vraiment limites (le speach de Bautista à la fin, c'est choupinou, mais non) et qui n'a finalement pas grand chose à proposer et qui n'a d'autre choix que de casser ses jouets en se concluant d'une manière totalement désespérée, misant sur le choc pour camoufler le vide de tout ça. La taille du fossé entre le désintérêt du spectateur et l'ampleur dramatique de la fin donne une indication sur la faiblesse du film et son échec à nous captiver. C'est balot parce qu'entre louper son approche à la Children of Men par un manque de rigueur technique et une faiblesse évidente à représenter le chaos, et une certaine retenue un peu trop timorée dans son dernier acte à reproduire avec fun le Red Dawn de Milius (un groupe de jeunes prend le maquis pour lutter contre une invasion), on peut dire que Bushwick essaye pas mal de choses, mais loupe tout. Divertissant, parfois touchant dans ses maladresses mais plombé par la faiblesse rédhibitoire de sa mise en scène, de son background, de ses dialogues et de son interprétation.