Moi, Lina Soualem, après un premier film sur moi, Lina Soualem, je fais un second film sur moi, Lina Soualem.
Moi Lina Soualem, je vais vous conter l'histoire de moi, Lina Soualem.
Car mon histoire à moi, Lina Soualem, mérite un deuxième film documentaire entier sur moi, Lina Soualem.
Découvrez avec moi, Lina Soualem, l'histoire tragique d'une famille, la mienne.
Moi Lina Soualem, fille de deux grands acteurs, j'incarne parfaitement un peuple qui disparaît.
Car, moi Lina Soualem, je porte la mémoire entière du peuple palestinien, depuis le salon de ma mère à Paris.
Moi Lina Soualem, je vais vous faire pleurer au travers d'images d'archives de mon enfance qui me montrent, moi Lina Soualem, en train de jouer avec insouciance, le tout sur une bien triste musique à la guitare.
Pour vous illustrer mon histoire émouvante à moi, Lina Soualem, je vais aussi prendre des images d'archives qui n'ont rien à voir avec moi, Lina Soualem, et les faire miennes.
Moi Lina Soualem, je vais vous faire ressentir toute ma tristesse par une magnifique voix off qui va vous bercer durant le film. Cette voix, c'est la mienne, Lina Soualem.
Pour que vous compreniez la tristesse qui m'habite, je vais faire des gros plans sur moi, Lina Soualem, qui regarde l'horizon avec mélancolie.
Moi Lina Soualem, pour que vous découvriez ma triste histoire tragique, je vais me filmer face caméra redécouvrant mes photos de famille, car rien n'est plus important que mon histoire à moi, Lina Soualem.
Blague à part, le film soulève des questions sur la mémoire, la transmission, l'héritage culturel et familial. C'est fait dans un cadre intimiste qui force le respect tant il faut avoir le courage de se dévoiler devant la caméra que tient un membre de ta famille. Mais bon sang, il y a un égocentrisme qui transpire du film à chaque seconde.
Le film se présente comme le parcours de 4 générations de femmes palestiniennes, mais on est davantage face à une femme qui part découvrir sa propre histoire pour en faire du pathos étalée sur grand écran et bien faire pleurer dans les chaumières. La réalisatrice ne fait que parlait d'elle. En voyant ce film, on en apprend plus sur Lina Soualem, et sa mère, que les supposées 4 générations de femmes. Elle truffe son film avec ses films de vacances où elle se montre enfant. Elle dramatise le tout avec sa voix off solennel qui sonne terriblement artificielle. En parlant d'artificialité, il y a aussi des passages terribles, clairement mis en scène comme lorsqu'elle accroche ses photos de famille au mur ou prend une pause ultra dramatique en contemplant l'horizon. La réalisatrice se pose en porte-étendard de toute une histoire en ayant pour référence son propre reflet dans le miroir.
En-tout-cas, j'attends ses prochains films. Il doit bien y avoir un oncle, une sœur, une tante qui mérite des longs-métrages entiers.