Faux-jetons de présence

En 1963: obscur chercheur de slogans dans une agence de loisirs, le 321, Paul Martin apprend de son patron, Norbert Charolais, que l'âge de la retraite est repoussé de cinq ans. Cela ruine ses projets d'accéder à la hiérarchie des cadres avec plusieurs crédits sur le dos. Ses espoirs de promotion se feront par le meurtre...

Tiré d'un roman de Fred Kassak, dialogué par Michel Audiard, "Carambolages" est une plaisante satire sur l'arrivisme dans le monde de l'entreprise avec ses sous-fifres, ses lèches-bottes mais ou les appétits sont constamment aiguisés.

Dommage que Brialy n'ait pas été plus souvent tête d'affiche, il s'en sort plutôt bien face au bouillonnant et charismatique Fufu. Sophie Daumier, en secrétaire sexy, affole les mâles quand à Michel Serrault, il joue un flic givré nostalgique des interrogatoires de la Gestapo. (Rien que cet humour conduirait aujourd'hui au tribunal)

L'agencement des étages du "321" est une perle en matière de décors puisque que l'on assiste à des promotions accélérées suite à des accidents, des explosions, des meurtres ou des crises de folie. Grand nom du petit écran, Marcel Bluwal utilise à merveille ce cadre unique faisant penser à une maison de poupées.

À l'arrivée, une comédie à l'anglaise corrosive bourrée d'humour noir toujours d'actualité dans son propos...