Adapté d’une pièce, Le Dieu du carnage de 2006, signée par la talentueuse et prolifique Yasmina Reza, Carnage, César de la meilleure adaptation en 2012, est un huis-clos d’1h20 dans lequel deux couples bourgeois règlent leur compte, après une bagarre entre leurs fils respectifs !
Polanski respecte ici les codes du théâtre classique :
- une unité de lieu, l’appartement de Penelope et Michael Longstreet,
- une unité d’action, se mettre d’accord sur le mioche qui est coupable et qui doit s’excuser auprès de l’autre mioche,
- une unité de temps, la discussion entre les deux couples est sans ellipse.
S’ajoutent à cela, des acteurs qui font monter la mayonnaise avec brio, talent et justesse.
Des acteurs, d’ailleurs, que l’on ne présente plus : Christoph Waltz, excellent dans Inglourious Basterds et Django Unchained, l’icône Jodie Foster que l’on a découvert dans Taxi Driver et Le silence des agneaux, John C Reilly, que l’on a aimé dans l’étrange The Lobster et Kate Winslet, qui nous a fait tomber amoureux dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind et Titanic !
« Quand on a été élevé avec une conception de la vie à la John Wayne, le premier réflexe dans ce genre de situation n’est pas d’en discuter sereinement. »
Le résultat de cette tambouille est un huis-clos dans lequel on sent doucement monter le conflit entre chacun des quatre protagonistes : la bienséance deviendra vite mesquinerie, avant d’amener à un pétage de plombs en bonne et due forme, où cris, larmes et insultes seront de mises !
« On vient seul au monde et on meurt seul au monde. »
Carnage est un film, dont on savoure la montée en puissance, mais également les dialogues ciselés, ponctués par des irritants du quotidien, qui, combinés, feraient perdre son latin au plus zen des maîtres bouddhistes !
Jodie Foster : « Nous sommes tous monstrueux d’une certaine manière, et si on l’admettait, on s’en porterait sans doute mieux. »