Carnage
6.8
Carnage

Film de Michael Ritchie (1972)

Après "Le point de non retour" et "A bout portant", Lee Marvin récidive dans son rôle de nettoyeur roublard avec ce film sans aucun doute beaucoup plus dégénéré à l'ambiance limite baroque où Lee, envoyé par les pontes de Chicago, débarque en cambrousse du Kansas pour latter du colosse Redneck bien teigneux mené par un Gene Hackman bestial qui vend femmes droguées comme son bétail sous couvert d'un ranch aussi immense que peuplé de paysans psychopathes.

Ce n'est pas simplement Lee Marvin mais tout le film qui se veut peu bavard, simplement orné par une BO Jazzy groove tout bien comme il faut de l'excellent Lalo Schifrin. Le montage est franchement nerveux et la mise en scène joliment inspirée par bons moments, à l'image de son générique et sa superbe scène du "comment transformer un homme en chair à saucisse"...

Complètement dingue et bancal à souhait, le film ramassé se concentre avant tout sur l'action avec des scènes improbables filmées dans un étonnant décor fait de champs de Tournesols, de blés et de foire au bœufs bien mis en images et ponctués de gros plans de Rednecks aux gueules très locales. Une ambiance qui tranche indéniablement avec le cadre urbain et la noirceur des deux films précédemment cités.

Sous le scénario minimal, les acteurs sont malheureusement un peu trop sous-exploités et les personnages de simples archétypes. Lee Marvin, détendu, est vraiment bien filmé mais le personnage de Gene Hackman manque lui de développement. Sissy Spaceck, nue et ballotée quasiment tout le long, est une bonne candidate pour le top des nunuches. Enfant sauvage élevée depuis sa plus tendre enfance pour être vendue à l'âge mature, exactement comme du bétail (ça sent Lost Souls d'ailleurs...), sa rencontre avec Lee Marvin offre quelques scènes autres à découvrir, notamment un dîner dans un restaurant de luxe où Sissy (limite à baffer de mimiques incontrôlables je précise) porte une robe verte transparente qui déconcentre beaucoup les nantis à table.

Limite et classe à la fois, parsemé de scènes d'exploitation bien cultes comme il faut, Prime cut passe juste à côté de la franche réussite déjantée, sonne comme un goût de dégénérescence tout à fait spécial et se termine abruptement par un carnage qui avait commencé dès le début à bien y réfléchir.
drélium
7
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le 19 août 2011

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drélium

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