Casse-Tête Chinois : un voyage de trop
Après avoir eu 25 ans dans l’Auberge espagnole et 30 ans dans les Poupées russes, c’est à presque quarante ans que l’on retrouve Xavier à Chinatown. Séparé de Wendy, avec qui il a eu deux enfants, il décide de se rapprocher de ces derniers en allant vivre à New York, pour y vivre son (cauchemardesque) rêve américain.
Dès les premières minutes du film, c’est avec plaisir que l’on retrouve la « Klapisch touch » : gimmicks, flash-back, flash-forward, musique entêtante… Le chef nous propose à nouveau sa recette, sauf que cette fois-ci les ingrédients ont un drôle d’arrière-goût. Malgré une mise en scène plutôt astucieuse et des acteurs savoureux, Casse-Tête Chinois ne brille pas par son scénario, chaotique, « un vrai bordel» comme dirait Xavier. Certes, c’est tout l’enjeu du titre, mais on avait connu un Klapisch plus délicat et moins incohérent. Melting pot de situations plus invraisemblables les unes que les autres, le réalisateur choisit ici la facilité et nous sert un lot de clichés parfois peu subtils. Famille recomposée, mondialisation, homoparentalité ; autant de sujets d’actualité qu’évoque ce film générationnel sans jamais en tirer quelque chose de vraiment pertinent. Le film est ainsi à l’image de son titre : sans queue ni tête – ou presque, car soyons positifs, on y trouve quand même quelques trouvailles. Croiser Schopenhauer ou Hegel à quelques pas de la Cinquième avenue, voilà qui n’est pas commun.
C’est donc avec une certaine déception que l’on ressort de la salle. La fraîcheur du premier film s’en est allée. En dix ans les personnages de Klapisch ont évolué (ou du moins ont-ils essayé); pas sa franchise. Pourquoi ? Cela reste un problème insoluble.