Charlie et la Chocolaterie par Fritz Langueur

Hihi… Haha… Hoho… C’est le cri de ralliement de tous les fans de Willy Wonka, personnage étrange et singulier de la dernière oeuvre Burton. Hihi parce que ce film revendique un humour corrosif et communicatif. Haha parce qu’il est infiniment subversif et tendre à la fois. Hoho parce qu’il est jubilatoire et étourdissant de maîtrise. « Charlie et la chocolaterie » caresse le sublime. Burton transcende cet univers sirupeux, dans son propre monde, noir, subversif et quelque peu psychédélique. Il nous offre une fable, sans demie mesure avec la morale et d’une grande profondeur. Nous sommes à des années lumières de l’apparente innocence. On attendait l’après Big Fish, film beaucoup plus adulte que les précédents, et Charlie répond à nos interrogations. Burton a évolué, moins chimérique que par le passé, il aborde une nouvelle ère, émanant d’une conception différente du monde qui l’entoure. Plus optimiste, plus réaliste, il affiche une certaine sérénité et une assurance dans son art qui le place comme l’un des maîtres incontesté du cinéma mondial actuel. Mais la réussite de « Charlie » ne tient pas qu’à son seul génie, Johnny Depp y contribue largement. Sa composition dépasse de loin tout ce qu’il nous a été donné de voir ces dernières années. Totalement désincarné, il donne à son extraordinaire composition une saisissante crédibilité, et ce, dans les moindres détails. A ce concert de louanges, ajoutons un accessit à Freddy Highmore, mémorable Charlie, qui après Neverland, confirme son talent d’acteur prodige. Je pourrai citer également la délirante musique de Dany Elfamn, les décors fabuleux de Alex Mc Dowell… etc… etc… mais comme tout dans ce film est parfait, la liste serait un peu longue. Un petit chef d’œuvre quoi !