Miser sur le bon chien
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"Chien 51" : film du réalisateur Cédric Jimenez, après les excellents "Bac Nord" et "Novembre". On y retrouve, pour incarner les deux personnages principaux, Gilles Lellouche (Zem) et Adèle Exarchopoulos (Salia), deux acteurs remarquables que le cinéaste reconduit. Nous sommes dans le genre science fiction, pour une adaptation d'un roman, une dystopie. Zem et Salia sont deux policiers, des professionnels engagés. Zem est un esprit libre, pour le moins critique à l'égard de l'institution et de sa hiérarchie; Salia, policière reconnue, s'avèrera rebelle au fil du récit. Nous sommes dans un Paris du futur sous le contrôle d'un État totalitaire. La population est répartie en trois zones hermétiquement séparées, selon la position sociale. Les forces de l'ordre contrôlent sévèrement des "Check points", lieux de passage d'une zone à l'autre. Le noeud du film : l'intelligence artificielle, "Alma", au service du pouvoir pour maintenir l'ordre. Alors qu'un groupuscule contestataire dénonce l'oppression étatiste, l'inventeur de l'IA, "Alma", est assassiné. Les deux policiers, Zem et Salia, vont être partenaires pour mener l'enquête. Le film qui est politique à n'en pas douter, nous régale par des scènes d'action, notamment de formidables courses-poursuites ; son rythme et son intensité font que sa durée (1h 45) n'est pas excessive. Les "Checks points" font songer au Berlin de la guerre froide et nous ramènent au souvenir de la chute du mur. Par ailleurs, le récit n'est pas sans évoquer certains épisodes de l'excellente série "Black mirror". Mention pour une très belle scène, bien que marginale dans le récit : à l'occasion d'un Karaoké futuriste, Zem et Salia partagent la scène d'une immense salle de spectacle virtuelle ; Gilles Lellouche et Adèle Exarchopoulos chantent en duo... bluffant ! L'épilogue du film nous livre un dénouement effroyable, une morale qui souligne les risques de l'usage inconditionnel de l'IA. La fin du film est d'un lyrisme assumé et réussi. En revanche les débuts d'une idylle entre Zem et Salia sonnent faux : n'aurait-il pas été plus juste de mettre en avant un coup de foudre amical teinté d'une relation filiale? On taira la frustration de ne pas avoir (comme dans le roman paraît-il) une explication du sens du titre "Chien 51" ; on peut émettre l'hypothèse selon laquelle il s'agit du nom déshumanisé de Zem, symptomatique du totalitarisme. Excellent cinéma !
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