Bienvenue dans l’Italie purulente des années 70, celle où ça kidnappe du moutard sans complexe pour se faire un peu d’oseille. Directement inscrit dans le néoréalisme trash de cette époque, Kidnap Syndicate aligne les ingrédients propres au genre : du salopard en costard, un père en deuil qui s’énerve et prend les armes, une pépette pas mal roulée et un commissaire de police cabotin, soit plus qu’il n’en faut sur le papelard pour offrir aux allumés des vieilles péloches bis ritales un petit poliziesco qui file la banane. D’autant plus qu’à l’affiche, on retrouve le petit nom de Luc Merenda, un habitué des bobines de Fernando Di Leo, le genre de tronche charismatique qui vous met dans l’ambiance par la simple pose de sa ganache dans un coin de l’écran.


Mais voila, au fur et à mesure que le bellâtre à la mâchoire angulaire se rapproche de la tête de cette saleté de pieuvre qui lui a ravi le fruit de ses entrailles, l’espoir de se retrouver devant un revenge movie sans concession se fait peu à peu la malle. Luc Merenda y met pourtant du sien, joue du poignet comme personne pour guider sa pétrolette, mais la pauvreté du script qui lui permet de buter du mafioso bien vicelard en série laisse un goût de trop peu en bouche au moment de faire le bilan.
En effet, Di leo peine à entretenir son postulat salace de départ et déroule son deuxième acte sans grande idée, sinon celle de filer carte blanche à Merenda pour courir partout. Niveau mise en scène, c’est le calme plat, à part une course poursuite dans les petites ruelles d’une Italie campagnarde qui part totalement en sucette, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, même la fusillade finale qu’on attend de pied ferme depuis le début fait bien pale figure.


Kidnap Syndicate se laisse suivre toutefois sans trop d’ennui, mais il faut pour cela ne pas trop le prendre au premier degré et l’accepter tel qu’il est : une récréation amusante qui complète l’envie des fans de Di Leo de faire le tour de sa filmographie. Les autres peuvent passer leur chemin.

oso
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le 18 avr. 2015

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